Le livre s’ouvre sur la lettre d’un Martien à Elon Musk qui incarne la religion « Cyborg » et la foi absolue dans la toute-puissance des ordinateurs.

Suit un rappel historique très documenté sur l’évolution de l’ordinateur et de l’intelligence artificielle, innovations qui ont eu pour but de contrôler les systèmes militaires à très longue distance. Passée au civil dans les années 70, l’intelligence artificielle a porté l’espoir d’assurer un contrôle technocratique de la vie sociale : “la technologie étant neutre, on pourrait en retenir les usages bienfaisants”. Mais très vite mise au service de la course au profit économique elle a entrainé des dégâts en chaine.

Conflits autour du pillage de la nature, intensifiés par la nécessité d’extraire toujours plus de minéraux. D’un côté, le déploiement d’un nouvel esclavage humain, assorti de conséquences sanitaires et sociales graves et de l’autre les addictions que nous constatons chez les consommateurs. Et les guerres à nouveau ! Soutenues par une production démente de robots. Qu’en est-il de l’humain dans ses rapports à la nature et au vivant ? Le livre se termine sur le dialogue entre le créateur de ce monde dans lequel nous,  “les homo industrialisés” (dont l’auteur de ce constat) pédalons comme des hamsters sur une roue emballée.

Ce que l’IA ne peut pas faire / Jacques Luzi

Éd. La Lenteur, 2024, 125 p. 14 €