Il a fallu pousser les murs mercredi dernier, à Béziers, pour accueillir la centaine de personnes venues assister à la soirée de soutien à la Palestine organisée par La Cimade.

Après une introduction sur ses conditions de réalisation, le film Yallah Gaza ! a été diffusé. Ce documentaire a le grand mérite d’avoir été tourné avant le 07 octobre 2023. On y voit donc une société gazaouie qui parle de culture, de politique, de sport, de danse et d’occupation… A travers ces témoignages, on comprend que Gaza est une société normale qui vit dans un environnement anormal : celui de la colonisation.

Elle est présente partout, interdisant aux pêcheurs de s’éloigner des côtes et aux agriculteurs de s’approcher trop près du mur, terrorisant la population par des bombardements réguliers. Il est impossible de comprendre ce mépris du droit international sans comprendre que le projet sioniste est, dès le 19ème siècle, occidental, blanc, colonial. Construit sur une idéologie de la séparation qui considère que juifs et non juifs ne peuvent pas vivre sur le même territoire, le sionisme doit être apparenté au fascisme. Pierre Stambul, porte-parole de l’Union Juive française pour la Paix et animateur de la soirée nous le rappelle sans équivoque. 

Le constat est d’autant plus sévère qu’il sort de la bouche d’un fils de déporté et de résistant (le père de Pierre Stambul était membre du groupe Manouchian, déporté à Buchenwald, et toute la famille de sa mère a péri dans les camps). Assimiler antisémitisme et antisioniste est donc une immense falsification de l’histoire qui doit être combattue. Pierre Stambul continue sa démonstration en considérant que la France d’aujourd’hui est comparable à celle de 1940, effondrée idéologiquement et collaboratrice. La municipalité de Béziers pourrait illustrer ce propos. Parce que ce qui se passe aujourd’hui sera décrypté par les historiens demain, le rôle de la résistance citoyenne est fondamental. Rien ne pourra se produire sans le respect du droit international, dernier rempart fragile contre ces injustices.

Refuser d’être complice d’un génocide, c’est refuser de soutenir le gouvernement qui le commet. Nous en sommes loin mais tel est bien l’enjeu des luttes à mener.

 

 

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies nous permettant par exemple de réaliser des statistiques de visites.