Spécial 8 mars : histoire d’une photo et d’une combattante

par | 19 mars 2023 | Société

(A relire) Marina Ginesta est la jeune fille au fusil, icône de la lutte antifasciste. La photo qui allait la rendre immortelle est restée plus de 15 ans au fond des archives de l’agence EFE. Enfin en 2002, quelqu’un retrouva le cliché.

Qui était cette jeune femme ?

Marina put voir cette photo pour la première fois à l’âge de 89 ans. Marina naquit à Toulouse le 29 janvier 1919, au sein d’une famille très engagée : son père était militant syndical à l’UGT, sa mère une des pionnières du féminisme en Catalogne.

La famille revint à Barcelone en 1929. Lors de l’avènement de la République, le couple parental s’engagea au parti communiste. Marina et son jeune frère Albert accompagnaient souvent leurs parents à des réunions ou à des meetings.

Au début de la guerre civile en 1936, Marina était déjà militante des Jeunesses socialistes unifiées de Catalogne (JSUC). Elle participa à la lutte armée qui empêcha le soulèvement militaire à Barcelone.

Les jours qui suivirent le « pronunciamento » la JSUC réquisitionna le bâtiment de l’hôtel Colon, place de Catalunya, qui allait devenir le siège du Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC). C’est là, sur le toit majestueux avec vue sur le port de Barcelone, que le photographe Juan Guzman, pseudonyme de Hans Gutmann, immortalisa le visage de Marina. Elle était en uniforme de milicienne, le fusil sur l’épaule.

La photographie iconique est devenue avec le temps une des images les plus représentatives de la lutte antifasciste.

Après les évènements de Barcelone, fin juillet 1936, Marina s’enrôla dans les milices, avec le numéro 345, sous la bannière du PSUC.

En août 1936, Marina devient la traductrice de Mikhaïl Koltsov officiellement correspondant de La Pravda, officieusement agent du NKVD. Aux côtés du soviétique, elle parcourut une grande partie des fronts de la péninsule Ibérique.

A partir de 1937, Marina fut journaliste pour le journal La Verdad  à Valence où elle passa le reste de la guerre.

Marina vécut les dernières heures de la République sur le port d’Alicante. C’est là qu’elle fut arrêtée et ensuite enfermée dans un camp de concentration, d’où elle s’échappa deux mois plus tard en direction de la France. Pendant ce voyage elle fut blessée et son compagnon décéda. Elle arriva enfin à Montpellier, où elle put retrouver ses parents et son frère.

En 1940, la famille Ginesta quitta l’Europe à destination du Mexique. Elle vécut ensuite quelques années en République dominicaine. Pendant ce voyage, Marina rencontra Manuel Perrianez-Martin, un ancien officier de l’armée républicaine.

En 1949, elle s’installa à Paris. Elle se maria pour la seconde fois avec Carl Werk, diplomate belge.

À la fin des années 1960, Marina revint à Barcelone, d’où elle avait fui presque 30 ans plus tôt et y resta quelques années.

De là, elle repartit pour Paris, où elle vécut jusqu’à sa mort, le jour de l’épiphanie de 2014.

Cet article est un extrait de lecture du livre ‘’Les combattantes’’ paru aux éditions Syllepse, écrit par Gonzalo Berger et Tania Ballo, édité en août 2022,

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

La Revue de presse

Dessins d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

FRANCE-ALGÉRIE, les crimes sont-ils comparables ? 

Les Mutins de Pangée coopérative cinématographique Crise dans les médias : le chroniqueur politique Jean-Michel Aphatie a été suspendu de l’antenne de RTL pour avoir dénoncé les exactions de l’armée française lors de la colonisation de l’Algérie, en comparant les...

Ballade gourmande du Diversival

Balade du moulin au pain par le Diversival Avenue du vieux moulin (près de celui-ci !)6 avril, 9h Atelier de fabrication du pain Balade familiale entre Vendres et Lespignan (4km) Petit-déjeuner et apéritif offerts Animation entièrement gratuite. Pour informations :-...

25 mars Hérault mobilisation secteur social

Après une baisse de 10 milliards d'euros des finances publiques en 2024, le gouvernement de F. Bayrou prévoit une baisse de 40 milliards, imposée par 49.3 en 2025. Dans le département de l'Hérault l'APS 34 ( Action Prévention Spécialisée ) a été menacée par le Conseil...

Ciné-Club de Bédarieux Grand Orb

Je ne peux que vous recommander, ces deux séances de courts métrages .  Des œuvres explorant plusieurs genres cinématographiques,  métaphoriques pour les adultes accompagnant ou pas leurs rejetons.  Et quatre courts à destination des grands que nous...

Au bout du fil

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1013336
Total Users : 1013336

mercredi 2 avril 2025, 3:27

Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers