Mon propos ne concerne pas les croyants (la loi de 1905 sur la laïcité leur garantit liberté de conscience, de croyance et de culte. Merci la loi, merci l’État de droit ! ) mais la religion.
Les questions directement ou indirectement liées à la religion ne cessent d'envahir le débat public et inondent les médias. La loi sur l'immigration par exemple en fait parti où insidieusement la question de la religion (musulmane évidemment) est sous-jacente. Si je rajoute le conflit en Palestine et la guerre en Ukraine avec la bénédiction permanente des soldats, on sent bien que les questions religieuses alimentent, hantent les débats, pourrissent les conflits et cristallisent les tensions politiques et sociales. On sent même que les points de vue et les comportements se radicalisent. Une radicalisation qui touche même la croyance en Dieu qui n'échappe pas à ce phénomène.
Mais que signifie se radicaliser quand on croit en Dieu ? Cela veut dit qu'on y croit plus fort que tout le monde mais aussi qu'on exige que tout le monde y croie. Que tout le monde croit en son Dieu à soi et y croie de la même façon. Bonjour les causes de conflits internes ! Car à chaque religion son Dieu mais aussi ses propres dissidents (catholiques/ protestants/ orthodoxes – évangélistes/ témoins de Jéhovah/.... - sunnites/chiites – etc. Et c'est par la violence que se règlent les différents !
Le problème, c'est que ces religions ont pour objectif final d'ordonnancer la société autour de cette foi et de ses règles. Et les mots existent pour désigner celles et ceux qui ne veulent pas s'y conformer : les athées, agnostiques et autres mécréants ou infidèles, sans oublier les apostats, ces traîtres ! Malheur à eux, ils sont les victimes d’une intolérance religieuse érigée en loi commune qui n'a rien à voir avec le droit.
Et cela vaut pour toutes les religions car dans les pays où elle règne en majesté, plus d'état de droit !
Des exemples ? Islam politique et charia en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, en Mauritanie ou dans les monarchies du golfe, catholicisme en Pologne, en Hongrie, église orthodoxe en Russie, en Grèce, Mormons aux États-Unis, évangélistes au Brésil, sans oublier l'hindouisme nationaliste de Modi ou le judaïsme radical voire orthodoxe à la sauce Netanyahou. Ne nous y trompons pas : la raison d'être d'une religion, sa quête ultime, c'est l’exercice du pouvoir absolu !
Dans une époque où revient à la mode la spiritualité et la recherche de sens, il faut donc se méfier des phénomènes religieux dans la recherche de la sagesse intérieure et ne pas tomber dans le chaudron des croyances qui engendrent les intolérances et les violences : un danger mortel pour l'état de droit, cette quête de liberté et d'émancipation pour lesquels tant de nos ancêtres se sont battus et auxquels tant de contemporains aspirent avec avidité.
Au fait, en 2021, le nombre de non-croyants en France a dépassé celui des croyants. Alors, lâchez-nous, religieux de tous les pays ! Foutez-nous la paix. Nous ne voulons pas de vos Dieux, ni de vos conflits, ni de vos violences. Nous n'avons pas besoin non plus de votre fausse définition de l'amour des autres, ni de votre paix mensongère, ni de vos livres soi-disant sacrés qui déversent des vérités révélées et des réponses aberrantes aux vrais questions qui se posent à nos sociétés et qui n'ont rien de religieuses.
La religion, cette imposture morale, intellectuelle et politique* n'est pas la solution, au contraire elle est le problème !
* Conférence de Yvon Quiniou, Université de Nantes, 2016, à écouter ICI