(A relire) Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et la fuite en avant du régime de Poutine, plus d’une dizaine de hauts dirigeants d’entreprise (les oligarques) sont morts (où ont été suicidés).
Le dernier d’entre eux Ravil Maganov était président du conseil d’administration du groupe pétrolier privé russe Loukoïl. Aux dires de l’agence officielle Tass il serait tombé du sixième étage de la fenêtre de l’hôpital central de Moscou où il était « soigné ».
Ravil Maganov avait 67 ans, c’était un dirigeant historique du groupe pétrolier fondé en novembre 1991. Comme nombre de dirigeant de l’ex PCUS il était devenu dirigeant d’entreprise à la suite de la privatisation des entreprises publiques soviétiques.
En décembre 2019, il avait reçu des mains de Vladimir Poutine un prix et une décoration pour l’ensemble de ses réalisations.
En mars dernier, Loukoïl avait été une des rares entreprises privées russe à appeler à stopper l’offensive Russe sur l’Ukraine.
Maganov rallonge la liste des dirigeants russes de l’énergie morts dans des circonstances au minimum obscures ces derniers mois :
- Sergey Protosenya ex-président du groupe gazier Novatek sa femme et sa fille,
- L’ancien vice-président de Gasprombank sa femme et sa fille,
- Alexander Subbotin ancien président de Loukoïl . . .
Autocritiques publiques et procès de Moscou en moins, ces « suicides » rappellent l’élimination par Staline de la quasi-totalité des dirigeants historiques du comité central Bolchevik de la révolution d’octobre.
À cette époque il ne fallait pas critiquer la politique du « petit père des peuples » sous peine d’être « suicidé ».
Cette similitude nous confirme qu’en Russie capitaliste, les oligarques ont remplacé les dirigeants politiques. Elle nous rappelle aussi que le stalinisme actuel où passé, exige la plus grande soumission de ses exécutants. Cette soumission totale aux égarements d’une personne est aujourd’hui comme hier la marque de fabrique du stalinisme.
Mais est-ce surprenant de la part d'un ancien colonel du KGB ?