Le 21 mars 1966 a été proclamé « Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale » par l’Assemblée générale des Nations Unies. En ce mois de novembre 2023, nous en sommes encore et toujours à défiler, à manifester, à nous insurger, à dénoncer tous les racismes, quelles que soient les formes qu’ils prennent.
Dimanche dernier, de nombreuses manifestations ont eu lieu contre l’antisémitisme qui est, lui aussi, évidemment une forme de racisme comme l'islamophobie d'ailleurs. Aucun racisme n’est acceptable, aucun !
L’ONU avait comme objectif de faire acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité comme une mission de l’École.
En 2023, la « Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme » s’est déroulée du 20 au 26 mars. Elle a associé l’ensemble de la communauté éducative et pédagogique, dont les parents d’élèves et les personnels des établissements scolaires, les organisations étudiantes et lycéennes, ainsi que les associations complémentaires de l’éducation, en particulier celles qui concourent à la lutte contre les discriminations, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme.
Parfait !
Cette semaine-là a été organisée en partenariat avec la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme et a constitué un grand temps fédérateur visant à promouvoir les valeurs et les principes fondamentaux de la République. Son objectif était de sensibiliser les élèves des écoles, collèges et lycées, à la prévention du racisme, de l’antisémitisme et de toutes les formes de discriminations. L’objectif étant de faire acquérir par tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, quelles que soient leurs origines, leur condition, leurs convictions.
Encore parfait !
C’est par l’Éducation qu’on s’en sortira, à la condition que l’école redevienne le lieu où se côtoient sans discrimination de race ou de religion l’ensemble de nos jeunes concitoyens. Or l’enseignement privé religieux se développe à vitesse grand V en France.
L’enseignement catholique en France représente 4 430 écoles primaires, 1 570 collèges, 1 117 lycées et 180 lycées agricoles et sites de formation soit 7 297 établissements et près de 2 millions d’élèves. La France compte également 130 écoles juives, plus d’une centaine d’établissements musulmans ainsi qu’une quarantaine d’écoles évangéliques.
Dans quel but ? Avec quels objectifs ? J'ai bien peur que ce type de communautarisme ne nourrisse l'intolérance religieuse plutôt que de la combattre.
On sépare dès leur plus jeune âge des enfants qui ne vont plus vivre, pendant leur scolarité et encore moins en famille, avec d'autres enfants de confession ou de couleur de peau différente.
Ce milieu clos est-il le bon endroit pour combattre le racisme, l’intolérance religieuse, l’antisémitisme ou l’islamophobie ?
Est-il le bon endroit pour promouvoir la laïcité et les valeurs de le République ?
L’École publique laïque a cette vertu de pouvoir parler à toutes et tous de façon neutre, respectueuse des croyances de chacun, comme l'impose la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État.
Comment des écoles religieuses partisanes peuvent-elles développer un discours de laïcité et de tolérance alors qu’elles sont fondées sur un récit de vérités révélées faisant de l’autre, qui croit différemment, une personne qui est dans l’erreur. Ce communautarisme-là entretient la différence, et peut-être la haine, la revanche, la vengeance et non les valeurs de la République !
L’école laïque à la française est un exemple de respect et de tolérance (malheureusement, nous l’abandonnons de plus en plus par dénigrement et faute de moyens).
Dans ces classes-là, il n’y a pas de musulmans, de catholiques, de juifs, de noirs ou de blancs, il n’y a que des enfants !
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