La presse et les médias sont aujourd'hui aux mains des financiers. Télévision et radios, journaux et magazines déversent tous les jours une information formatée, "officielle" au seul profit de ceux qui la possèdent et la manipulent.

Cette concentration des médias a abouti à une large droitisation des discours et à une désaffection du lectorat avec une crédibilité en berne.

Les réseaux sociaux sont apparus comme une alternative à cette presse officielle. Malheureusement, la liberté de s'exprimer a pris des formes surprenantes qui accentue la désinformation.

Il y a urgence ! À l’initiative de quelques milliardaires, dont Rodolphe Saadé, Bernard Arnault ou encore Vincent Bolloré, les grandes manœuvres autour des médias ont repris, tandis que Macron prépare le terrain à une reprise en main de l’audiovisuel public. L’information va de mal en pis et donc la démocratie aussi.

L'exemple du nouveau venu, Rodolphe Saadé, patron du géant du commerce maritime CMA CGM, est édifiant.

Le troisième armateur mondial se livre, depuis plusieurs mois,  à une frénésie d’achats grâce à des bénéfices records et à la niche fiscale dont il bénéficie. Il a racheté la branche média du groupe  Altice France du milliardaire Patrick Drahi. Résultat BFMTV et RMC passe des mains d'un milliardaire à un autre !

Il avait déjà racheté "La Provence" avec un conflit avec les journalistes, en grève après la mise à pied du directeur de la rédaction. La Une sur Emmanuel Macron à Marseille ne lui plaisait pas. Sans compter le licenciement de membres de cette même rédaction. Un mouvement de grève aussi au journal "La Tribune Dimanche", propriété du même Saadé .

Tout cela ne laisse rien présager de bon pour la liberté de la presse !

Et pourtant, il existe une autre presse, libre et indépendante, fidèle au devoir d'informer et au droit de savoir. Fidèle aussi à la loi de 1881 sur la liberté de la presse et aux ordonnances de 1944 sur le pluralisme nécessaire. Ce sont des journaux non inféodés aux pouvoirs politiques et économiques. Ils ont en commun leur liberté de ton.

Ils produisent essentiellement du contenu écrit, sur papier ou en ligne. Ils n’appartiennent à aucun groupe industriel, financier, ni à aucun mouvement politique, syndical ou religieux. Ils sont détenus par leurs salarié·es, leurs lecteurs et/ou une association. Ils mènent une véritable démarche d’information grâce à des professionnels ou des bénévoles. Enfin, ils sont favorables à une société plus juste et solidaire, sans exclure aucune catégorie de personnes.

Créés à l’initiative du Fonds pour la Presse Libre et après une première étape le 30 novembre dernier à Paris ayant regroupé une centaines de médias, les États Généraux de la presse indépendante font étape à Montpellier ce mardi 23 avril pour évoquer les enjeux actuels en réunissant une large palette de médias indépendants très différents les uns des autres.

Ce Fonds pour la Presse Libre est une association créée pour sanctuariser le capital de Médiapart.

L’objectif ? Porter dans le débat public près de 60 revendications pour la presse indépendante, centrées sur quatre axes : la concentration des médias, l’actionnariat et le droit des rédactions, le renforcement du droit à l’information (protection des journalistes, lutte contre les procès-baillons et pour l’accès à l’information des journalistes), la lutte contre la précarisation de la profession et la réforme des aides publiques à la presse. Vous l'avez compris, "En Vie à Béziers" se situe évidemment dans cette démarche.

Le paysage audio visuel et de la presse écrite devient extrêmement dangereux pour la liberté d'expression, la liberté de conscience, les nécessaires oppositions, le débat et la critique, la qualité de l'information, la déontologie d'un métier secoué par le pouvoir de l'argent et met donc en danger la démocratie.

Libérons l'info ! c'est vital et urgent !