EuropaCity est un grand projet inutile qui devait voir le jour en 2027 sur le territoire du « triangle de Gonesse », dans le Val-d’Oise.
Coincé entre l’autoroute A1, l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et l’aéroport de Paris-le-Bourget, EuropaCity devait regrouper une gigantesque zone commerciale et de loisirs.
Ce projet pharaonique était présenté comme « structurant » pour le grand Paris par ses promoteurs. À ce titre, il devait bénéficier d’une desserte par le RER.
Le porteur de projet était Alliages et Territoires, filiale de Ceetrus (ex-Immochan), elle-même filiale de Auchan qui pour l’occasion était associé au groupe chinois Wanda.
Cet investissement privé de 3,1 milliards d’euros était relayé par un investissement public assuré par l’Établissement public d’aménagement (EPA) « Plaine de France ».
Vendu pour générer 8 000 emplois, EuropaCity aurait de fait cannibalisé l’offre commerciale pléthorique déjà existante.
Le 17 janvier 2012, quatre cabinets d’architectes présentent le projet architectural.
Le 7 février 2012, le ministre de la Ville et le président de Paris Métropole s’engagent sur sa réalisation.
En décembre 2014, c’est au tour de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international.
Le 26 février 2016, Immochan et Wanda annoncent avoir conclu un contrat d’investissement.
Le 25 août 2017, un avis défavorable est rendu par le commissaire enquêteur.
À cet avis négatif s’ajoutent ceux de l’autorité environnementale, de la Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), de la chambre d’agriculture régionale.
Fin août 2017, le ministre chargé de l’environnement (Nicolas Hulot) se montre lui aussi réticent.
Le 25 septembre 2017, le conseil municipal de Gonesse vote la révision du PLU (plan local d’urbanisme) et rend constructible 300 hectares de terres agricoles.
Le 6 mars 2018, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise annule l’arrêté préfectoral portant création de la ZAC (zone d’aménagement concerté).
Le 7 novembre 2019, le grand projet inutile d’EuropaCity est abandonné.
Il ne l’aurait pas été sans la mobilisation juridique et citoyenne des opposants, regroupés dès 2011 au sein du collectif pour le triangle de Gonesse.
Leur principal cheval de bataille est l’artificialisation de 300 hectares de terres agricoles fertiles dans une région où l’autonomie alimentaire est déficitaire de 10 %. En cas de réalisation du projet, la perte de production supplémentaire aurait atteint 25 000 tonnes de blé tendre par an.
L’opposition prend de l’ampleur avec les mobilisations de mai 2017 et mai 2018.
Au-delà du seul site d’EuropaCity, c’est l’artificialisation de 1300 hectares de terres agricoles dans le Nord francilien qui pose un problème, y compris à la FNSEA.
L’abandon du grand projet inutile d’EuropaCity aura évité :
- 150 000 m2 de surfaces de loisirs, dont un parc à thèmes ; un parc aquatique, un parc des neiges et un parc d’aventures,
- 50 000 m2 de surfaces dites ‘’culturelles’’ pouvant accueillir un cirque, une salle de spectacle, une grande salle d’exposition (il en existe déjà aux environs),
- 2 700 chambres d’hôtels,
- 230 000 m2 de surfaces commerciales,
- 100 000 m2 de parc urbain,
- 100 000 m2 d’espaces de plein air,
- 70 000 m2 de ferme urbaine,
- 20 000 m2 de restaurants,
- 20 000 m2 de salles de congrès et de séminaires.
Ces créations seraient venues ‘’cannibaliser’’ les 24 centres commerciaux environnants existants qui remplissent difficilement leurs objectifs et les 218 autres centres commerciaux qui se livrent une guerre économique acharnée.
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur le projet et la lutte d’EuropaCity.
Je vous conseille le documentaire réalisé par Geoffrey Couanon intitulé « Douce France », réalisé en 2021.
Je vous invite de la même manière à aller sur le site : https://paris-luttes.info, qui rend compte de la mobilisation de manière exhaustive