Une évidence s’impose, le premier ministre est Le Pen compatible. Ce constat rappelle les heures sombres de l’histoire où la droite pensait pouvoir jouer avec l’extrême droite.

Macron a choisi un candidat à Matignon qui est adoubé par le RN. Est-ce une surprise ? Pas tant que ça si on revient sur le parcours politique de Barnier.

ACTE 1 / LES ORIGINES

Alors qu’il était député de Savoie en 1981, Michel Barnier a voté contre la loi de dépénalisation des relations homosexuelles.

Le 20 septembre 1981, quelques mois après l’élection de Mitterrand, l’Assemblée nationale débat d’une proposition de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité portée par Gisèle Halimi.

Pour Gisèle Halimi, il fallait abroger une double majorité pénale qui donnait la majorité hétérosexuelle à 15 ans et la majorité homosexuelle à 18 ans.

Pour le député de Savoie, comme nombre d’élus du RPR l’homosexualité était l’anormalité.

En dépit de l’opposition virulente de la droite, la dépénalisation de l’homosexualité avait été adoptée par 327 voix contre 155.

Quand elle a appris la nomination de Barnier l’inter LGBT (regroupement de plusieurs dizaines d’associations qui organisent les marches des fiertés s’est dite consternée.

Pour revenir à Barnier, un an plus tard, en décembre 1982, il se distinguait en votant contre la loi Roudy qui instaurait le remboursement de l’IVG par la sécurité sociale.

ACTE 2 / LE PRÉSENT

Retour sur les mesures défendues par Barnier quand il était candidat à la primaire du parti « Les Républicains » en 2021.

  • Moratoire sur l’immigration de 3 à 5 ans. Pour lui cette « pause » était un préalable à la reprise en main de la politique migratoire,
  • Référendum pour retrouver une liberté de manœuvre en matière d’immigration en s’affranchissant des règles européennes,
  • Retraite à 65 ans,
  • Réduction des impôts de 10 milliards pour les entreprises et sociétés,
  • Élimination de tous les doublons administratifs,
  • Baisse des charges sociales,
  • Suspension des allocations chômage après deux offres « raisonnables »,
  • Lutte contre la fraude sociale à l’assurance maladie,
  • Relance du nucléaire.

ACTE 3 / L’ACTUALITÈ

Dans la configuration politique mise en place par Macron, ça va être : je te tiens, tu me tiens, par la barbichette entre macronistes, LR et RN.

On ne sait pas encore qui donnera la première tapette, mais on a une idée : le nouveau maître des horloges institué par Macron, c’est le RN.

C’est le pire des scénarios qui pouvait arriver.

Nous avons tous en tête les tentatives de l’extrême centre visant à jouer avec l’extrême droite.

Nous avons tous en tête la victoire du fascisme qui en a résulté.

Une nouvelle fois la gauche va se retrouver en position de dernier rempart. Sa responsabilité sur les questions d’unité, de programme, d’engagement est énorme.

Effectivement, il va falloir inventer - et vite - de nouvelles majorités. Le pire serait d’attendre passivement le prochain crash du macronisme qui cette fois pourrait emporter avec lui la démocratie.

Dans cette recherche de majorité absolue à gauche on ne peut pas suivre les courants droitiers sociaux libéraux du PS qui voulaient imposer Cazeneuve contre Castets, qui défendent l’A69 en Occitanie, l’éolien industriel et les bassines dans l’Hérault.

 

 

 

 

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