À Béziers et ailleurs, alcool et violences minent le rugby

par | 17 février 2025 | Société

Cet été, deux joueurs internationaux sont accusés de violences sexuelles et physiques, cet automne deux joueurs biterrois sont accusés de violences physiques conjugales, cet hiver un joueur de Biarritz est accusé de violences physiques. À chaque fois, l’alcool est un facteur aggravant pour ne pas dire déclenchant.

À cette longue liste, on peut même rajouter un hôtel passablement saccagé à la suite de la ½ finale du championnat de Pro D2 entre Vannes et Béziers au printemps dernier.

Loin des troisièmes mi-temps en cercle fermé qui fondent la mémoire collective rugbystique, cette augmentation du rapport à la violence dans ce sport ne peut qu’alerter.

Dans ce cas de figure comme dans d’autres, les lanceurs d’alertes ne sont pas nombreux. Il faut pourtant les entendre pour admettre que l’évolution sociologique du rugby ne peut pas être désaccouplée de l’évolution de la société.

Dans une ITW récente, un ancien international, Richard Castel joueur de Béziers et Toulouse, disait qu’il avait été sidéré d’apprendre que la plupart des juniors de son village prenaient systématiquement de la drogue lors des troisièmes mi-temps voire pour jouer.

Dans un monde où on se drogue pour travailler, l’annonce indique une chose, le rugby n’est plus un sport de loisirs. Si l’angoisse de la compétition et du résultat touche une équipe junior de village, on se doute de ce qui peut advenir dans une équipe professionnelle nationale, voire internationale.

En Argentine cet été, deux jeunes joueurs internationaux ont été accusés de violences physiques et sexuelles à l’encontre d’une femme dans une même chambre d’hôtel. Cette accusation a entraîné leur incarcération et leur jugement en Argentine. Leur libération actuelle après plus d’un mois d’incarcération ne préjuge pas du prochain procès en appel qui va se dérouler prochainement. Malgré cette échéance, les deux joueurs ont joué en équipe de France dans le cadre du match France / Angleterre samedi dernier.

À Biarritz cet hiver un joueur totalement ivre a agressé physiquement un de ses coéquipiers à la suite d’une troisième mi-temps bien arrosée qui était sensée « renforcer l’esprit de groupe ». Le joueur agressé a été hospitalisé, le joueur agresseur a été suspendu puis vient d’être licencié par le club.

À Béziers, une troisième mi-temps bien arrosée a saccagé l’hôtel qui accueillait l’équipe lors de la ½ finale d’accession en Pro D2 à Vannes ce printemps. Les dirigeants du club semblent avoir payé les réparations pour éviter un règlement judiciaire qui ne peut pas encore être écarté.

Cet automne, quasi simultanément, deux joueurs de l’ASBH ont été condamnés pour des violences conjugales. Les deux ont reconnu les faits devant le tribunal.

Un collectif féministe biterrois « les Simone veillent » demande le retrait de la licence d’un des deux joueurs et la suspension de l’autre à la fédération française de rugby.

La présidente du collectif Chantal Lapuerta dénonce le retour d’un des joueurs dans l’effectif de l’ASBH après sa mise à pied : « Alors qu’il avait roué de coups son épouse devant leur fils de 3 ans pour ensuite l’avoir jetée, du premier étage de leur habitation, par l’escalier, lui provoquant ainsi une fracture de 13 centimètres au crâne. »

Elle déplore aussi que l’ASBH ait liée la réintégration du joueur à son engagement auprès de femmes victimes de violences conjugales : « L’ASBH a clairement décidé de mettre le loup dans la bergerie, j’y vois une provocation et une mise en danger de la vie d’autrui. »

L’autre joueur de Béziers incriminé, a été condamné pour violences conjugales à de la prison ferme. Il est récidiviste. Il a fait appel et sa demande est en cours d’examen par le Tribunal correctionnel de Béziers. Malgré cette échéance à venir, le joueur devait être sur la feuille de match vendredi dernier lors du match contre Oyonnax.

Les évènements biterrois ne peuvent être déconnectés d’une dynamique générale qui touche le rugby. Ils indiquent cependant une chose : « le pire est assurément l’omerta » et le « on va attendre en famille que ça se tasse. »

C’est justement parce que la violence ne se règle pas « en famille » qu’il faut que l’ASBH adopte un autre positionnement.

Heureusement, cette tâche incombe aux nouveaux dirigeants qui viennent de reprendre le club.

On se demande en effet comment le seul club municipal professionnel de rugby au monde aurait pu faire pour régler un problème de violences conjugales quand le maire de Béziers qui détenait le club se glorifiait d’apposer une série d’affiches où des hommes violentaient des femmes.

Sur ce sujet comme sur d’autres, l’extrême droite ne peut pas régler un problème qu’elle ne perçoit pas voire qu’elle nie.       

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers