Samedi 17 septembre l’après-midi est ensoleillé à Bédarieux. Un drôle de général a fait déplacer 500 pioupious des villes et des campagnes Héraultaises pour leur proposer de s’engager sur le front de la Somme et de l’Orb. Dis comme ça, ce communiqué de campagne aux faux airs militaires ne parlera pas aux absents de la journée organisée par la NUPES des cinquièmes et sixièmes circonscriptions Héraultaises : et pourtant . . .
Le front évoqué samedi par François Ruffin est tout à la fois un champ de bataille de la première guerre mondiale et un champ de bataille contre le Front National. Avec humour et perspicacité il plante le décor de cette nouvelle ligne de front qui oppose dorénavant la gauche radicale au Rassemblement National. Cette nouvelle ligne de front c’est celle des déclassés, des exclus, des précaires, des licenciés, des chômeurs. Une armée grossie par la violence sociale et économique du capitalisme et du libéralisme.
Sur le front de la Somme et de l’Orb les combats électoraux du printemps dernier ont été gagnés par le Rassemblement National. Ruffin, en bon stratège se demande pourquoi.
Son questionnement est franc, ouvert, il indique une première direction : pour gagner un programme politique, même radical, ne suffit pas. Il faut rencontrer, convaincre, arracher les votes.
Effectivement si le programme politique suffisait, la gauche serait en tête à chaque élection.
Un autre constat nous dit que des freins empêche la gauche radicale de décoller. Ces freins sont les restes de quarante ans de domination du social-libéralisme. Avec intelligence Ruffin nous propose de les identifier. Il refuse par exemple que la gauche abandonne les fronts de la Somme et de l’Orb à l’adversaire sous prétexte que ce seraient des « territoires perdus ».
À travers ce refus Ruffin va plus loin qu’il ne le dit, il propose radicalement de déconstruire le positionnement dominant du social-libéralisme pendant quarante ans.
La tache est lourde, immense, mais enthousiasmante. Comment ne pas être convaincu qu’une victoire électorale de la gauche radicale passera forcément :
- Par un abandon de la mièvrerie du social libéralisme,
- Par un abandon de son double discours permanent : politique, écologique, économique, citoyen,
- Par un abandon de la théorie du ruissellement du haut vers le bas,
- Par un abandon d’un arrimage aux intérêts de la bourgeoisie et de la finance.
Avec humour Ruffin dit que sur le front de la somme il pratique : « du judo avec le rassemblement national ». La formule est belle et parlante elle propose de combattre de près, de se frotter à l’adversaire, avec l’intention de le mettre à terre, de le faire tomber.
Dans les outils proposés Ruffin propose d’abandonner les bréviaires de curés de gauche qui partiraient évangéliser des peuplades reculées. Il propose un militantisme joyeux, festif, qui associe et qui entraîne, un militantisme du faire avec et du lien.
Effectivement il faut que la gauche radicale donne envie : de lutter, de s’engager, d’espérer.
Samedi à Bédarieux les braves pioupious du 17ème jour de septembre de 2022 ont rejoint leurs glorieux ainés de 1907. Ceux du 17ème de 1907 avaient fraternisé avec la population biterroise sur les allées Paul Riquet. Ceux du 17ème jour de septembre 2022 ont participé avec intérêt pendant plusieurs heures aux débats proposés.
C’est une bonne nouvelle pour les futures bataille du front de l’Orb contre le Rassemblement National.