Les dirigeants du syndicat agricole FNSEA ont une particularité, ce sont : soit des agromanagers richissimes, soit des bureaucrates totalement inféodés au système économique qu’ils disent combattre.

Pour ce troisième et dernier portrait des dirigeants de la FNSEA, nous allons faire connaissance avec Jérôme Despey : vice-président national, président de la chambre d’agriculture de l’Hérault, futur président du salon de l’agriculture.

Dans sa biographie publique, Jérôme Despey devient vigneron très tôt, à l’âge de 18 ans. Il stoppe ses études en terminale à la suite du décès de son oncle qui (avec son grand-père) s’occupait du vignoble familial à Saint-Geniès-des-Mourgues dans l’Hérault.

J’avais le choix dit-il, soit je reprenais l’exploitation, soit les vignes partaient à l’arrachage.

Très vite, le jeune Despey est adoubé par l’homme fort de la viticulture héraultaise depuis un demi-siècle : Jacques Gravegeal. Il devient successivement président départemental, régional et national des Jeunes Agriculteurs (JA).

Le même Jacques Gravegeal demande qu’il lui succède à la présidence de la chambre d’agriculture de l’Hérault.

En 2005, Jean-Michel Lemétayer, emblématique président de la FNSEA, vient chercher dans le sud Jérôme Despey qui devient le secrétaire général du syndicat sous la présidence de Christiane Lambert.

Aujourd’hui âgé de 55 ans, Jérôme Despey vise la très prestigieuse et lucrative fonction de président du CENECA, l’organisme qui est propriétaire du salon international de l’agriculture de Paris. Son actuel président Jean-Luc Poulain ayant décidé de passer la main.

Seul candidat en lice, quasiment coopté une nouvelle fois, Despey va donc diriger la plus grande ferme de France, le salon de l’agriculture.

Le moindre syndicaliste de base, comprend que Despey ne sera pas en première ligne d’un éventuel boycott de la visite du Président de la République au dit salon.

Plutôt classé à droite (Frêche l’appelait le petit Sarkozy), Jérôme Despey sait aussi cultiver des amitiés à gauche auprès du maire de son village de Saint-Geniès-des-Mourgues, Yvon Pellet.

Yvon Pellet, responsable des bassines qui sont envisagées par la majorité PS du département de l’Hérault pour irriguer les vignes de l’Ouest-Hérault.

Certains d’entre nous ont croisé Jérôme Despey à la réunion publique organisée par le conseil départemental à Magalas. Il avait alors malicieusement déclaré : « Je suis le diable », en se présentant.

Le diable peut-être pas, mais un représentant de la bureaucratie syndicale qui pactise avec le gouvernement en place, sûrement !

 

 

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies nous permettant par exemple de réaliser des statistiques de visites.