Dans un précédent article nous posions la question qui fâche à l’extrême droite : quelle plus-value amène la franchise Ménard au RN ?
Pour répondre à cette question un comparatif entre les villes d’Agde et Béziers est intéressant.
Le maire d’Agde est affilié à LR, contrairement au maire de Béziers qui est affilié à son propre compte. Le maire d’Agde ne passe pas d’accords politiques avec le RN.
Pas de complaisance donc avec le RN côté Agathois à la différence du ‘’je t’aime moi non plus’’ biterrois.
A partir de ce constat, il convient de mesurer les conséquences électorales du positionnement des maires d’Agde et Béziers pour le RN.
En Agde en 2012 au premier tour de la présidentielle, Le Pen faisait 27,58 %. A Béziers en 2012 au premier tour de la présidentielle, Le Pen faisait 25,7 %.
Deux ans avant l’élection de Ménard aux municipales le différentiel entre les deux villes est donc de 2 %. Le RN est alors conduit par des personnalités locales il n’y a pas de franchise RN octroyée dans chacune des villes.
En Agde en 2017 au premier tour de la présidentielle, Le Pen faisait 34,21 % et 54,37 % au deuxième tour. A Béziers en 2017 au premier tour de la présidentielle, Le Pen faisait 31,23 % et 47,31 % au deuxième tour.
Trois ans après l’élection de Ménard déjà élu avec le soutien du RN aux municipales, le différentiel entre les deux villes est de 3 % au premier tour et de 7 % au deuxième tour. Il a donc tendance à augmenter.
Manifestement la franchise RN octroyée au maire de Béziers ne capitalise pas pour le RN.
En Agde en 2022 au premier tour de la présidentielle, Le Pen fait 36,13 % et 60,14 % au deuxième tour. A Béziers en 2022, au premier tour de la présidentielle, Le Pen fait 31,08 % et 54,01 % au deuxième tour.
Huit ans après l’élection de Ménard maire et 5 ans après l’élection de Ménard députée (elle aussi franchisée par le RN), le différentiel entre les deux villes est de 5 % au premier tour et de 6 % au deuxième tour.
La franchise octroyée au Ménard ne fait pas prospérer le RN à la même vitesse que dans d’autres villes et villages du département. Comme dirait Brassens, le temps ne fait rien à l’affaire, le différentiel aurait même tendance à augmenter au fil du temps et des franchises.
Quand on voit l’immense tâche brune qu’est devenu le département de l’Hérault et plus largement le Languedoc-Roussillon (sans autres franchisés). On se dit que les Ménard vivent politiquement à crédit sur le compte du RN.
A crédit sans payer les traites.
La question qui devrait être posée au RN c’est : pourquoi de telles largesses avec un obligé qui prend beaucoup mais donne peu ?
Je n épiloguerai pas sur les multiples voltes faces et trahisons de l’obligé sur le plan politique.
Au bout du compte, imaginez trente secondes un emprunteur faire des menaces de partir à la concurrence au moment de payer ses traites et traiter de haut sa caution. Côte bancaire dans la vraie vie économique, ça ne passerait pas.
Pourtant au RN ça dure depuis huit ans. C’est peut-être pour ça qu’un banquier, un vrai, vient de gagner la présidentielle.
Macron à fait une OPA sur le PS en 2017, il veut faire une OPA en 2022 sur LR.
A Béziers, les Ménard ont réalisé une OPA sur le RN. C’est le monde capitaliste à l’envers, une firme locale qui rachète une multinationale !
Mais avec les mêmes règles du jeu qui fondent le monde capitaliste.