Les champs d’interventions populistes du maire de Béziers deviennent multiples (mariage, allocations familiales), ils creusent tous le même sillon, celui du tout contrôle.
Un des fondements du populisme est de s’arroger un problème et de le tordre politiquement dans le sens souhaité.
De ce point de vue, le maire de Béziers est un récidiviste. Après avoir tordu le bâton du mariage sous OQTF, il cherche à tordre le bâton des allocations familiales pour les familles d’enfants déscolarisés.
La manœuvre est habile et moins risquée juridiquement que celle de l’interdiction d’un mariage. Qui en effet peut être contre qu’un enfant puisse aller à l’école ?
Derrière cette évidence qui apparenterait le maire à un enfonceur de portes ouvertes se cache le fond de la pensée politique ménardienne.
Une confiscation de tous les rôles et de toutes les tâches.
De la même manière qu’un maire n’a pas à s’immiscer dans ce qui relève du juridique, un maire n’a pas à s’immiscer dans ce qui relève de la nécessaire scolarisation.
Des dispositifs propres à l’éducation nationale, à la protection de l’enfance, à la CAF existent.
Des acteurs assermentés ont toute latitude pour exercer leurs prérogatives dans l’intérêt des enfants.
En règle générale quand ils ne le font pas ce n’est pas par laxisme, mais par manque de moyens.
Au lieu de revendiquer le rôle et la place de salariés assermentés, le très libéral maire de Béziers ferait mieux de se préoccuper des moyens alloués aux institutions pour exercer leurs missions.
La protection de l’Enfance est au bord du crash humain et économique, assassinée par ceux qui comme Darmanin et Retailleau se gargarisent de « l’ensauvagement de la société ».
Comme ses maîtres à penser, le maire de Béziers devrait se préoccuper des moyens accordés aux institutions mandatées pour combattre l’absentéisme scolaire.
Si Ménard, comme Darmanin et Retailleau ne le font pas, ce n’est pas par hasard, parce qu’ils auraient oublié qu’il existe des services assermentés.
C’est par choix politique. Par volonté que l’ensemble des faits de société relève du politique. C’est un choix assumé, celui du tout-contrôle et du totalitarisme.
Derrière le positionnement populiste se cache un projet politique.
Ménard innove dans le contrôle local, Darmanin et Retailleau innovent dans le contrôle national.
Cette différence d’échelle est une simple répartition des moyens mis à disposition des uns et des autres.
On l’a bien vu dans l’épisode du mariage interdit sous OQTF orchestré par le maire de Béziers. Darmanin et Retailleau sont venus à sa rescousse pour légiférer a postériori et essayer d’empêcher que le maire de Béziers soit sanctionné.
Face à cette partition du grand orchestre de la droite extrême et de l’extrême droite, il est urgent de dénoncer le soliste local pour ce qu’il est : un populiste avide de pouvoir et de contrôle.
Ce tout-contrôle, comme tout le reste à Béziers ne peut pas être opérationnel. Comment croire qu’une seule et même personne peut contrôler l’animation sur les allées et aux halles, un club de rugby, les mariages et l’absentéisme scolaire ?
La société dont rêve le maire de Béziers est d’essence totalitaire. C’est pour cela que l’opposition doit être globale.
Battre la droite extrême et l’extrême droite aux prochaines municipales est une urgence.
Face à leur choix de société totalitaire la réponse est simple faire fonctionner les institutions mandatées et elles seules. Et pour ce, leur donner les moyens de fonctionner.
Au niveau local et national, c’est un projet simple et efficace, c’est la défense de l’État de droit contre tous les candidats au totalitarisme !