C’était dit dans ces colonnes la semaine dernière, la construction politique des Ménard pouvait s’écrouler avec la présence d’un candidat RN. Avec 41,11 contre 27,23 % c’est plus vrai que jamais.

Certains choisissent entre la peste où le choléra, à Béziers nous avons la peste et le choléra.

Pour ce premier tour des élections législatives, il y avait un candidat et une candidate d’extrême droite et une ancienne candidate d’extrême droite fraîchement reconvertie à Horizons. À eux trois ils cumulent 78,21 % des suffrages exprimés soit 48 711voix sur 62 279. C’est dire si la sixième circonscription vote à droite toute.

Face à ce tsunami idéologique la candidate du NFP a obtenu 21, 03 % soit 13 095 suffrages.

Pour autant, malgré ce tsunami, l’extrême droite était divisée entre RN, franchise locale et reconvertie de dernière heure.

Pourquoi ?

Les Ménard n’ont pas vu venir les appétits aiguisés de ceux qui ont observé leur façon de cultiver le pré qu’ils pensaient être carré.

C’est une faute politique majeure. Les Ménard cultivent depuis des années le « je te dois tout, mais je ne te rends rien » vis-à-vis du RN, ça ne pouvait pas durer, ça vient d’exploser.

On pourrait même dire, explosé en plein vol.

Nous étions nombreux à penser que la candidature RN pouvait changer la donne, mais nous n’étions pas nombreux à penser que le RN pouvait acter au premier tour un différentiel de près de 9 145 voix sur la circonscription avec une participation haute à 67 %.

Dans les détails le candidat RN creuse l’écart partout. Dans les villages bien sûr où il est en tête, mais aussi dans les bureaux de vote de Béziers.

Indubitablement les électeurs RN ont suivi les consignes nationales visant à donner la majorité absolue à Bardella.

Abandonnée comme une vieille chaussette la députée sortante aura beaucoup de peine à remonter la pente. Sa seule issue consiste en une captation du vote LR dans sa globalité, soit 6146 suffrages qui ne suffiront pas à compenser le débours de 9145 voix.

Tous les clignotants sont donc au rouge en Ménardie pour le deuxième tour.

Franchement je ne vois pas comment la députée sortante peut s’en sortir.

Il y a bien sûr cette croyance au tout puissant. Mais là il faudrait qu’il convertisse des bulletins RN en bulletins Ménard.

Pour mémoire au premier tour des élections législatives de 2022, E. Ménard avait obtenu 45,76 % et 19 136 suffrages et il n’y avait eu que 45,32 % de participation, soit presque 20 points de moins.

Si le RN « canal historique » remporte la sixième circonscription dimanche prochain, c’est toute la construction politique des Ménard qui s’effondre.

Le ticket : elle députée et lui maire prend l’eau. D’autant plus que si l’appétit vient en mangeant, le RN risque de continuer à la jouer solo pour les municipales.

L’extrême droite est coutumière de ces luttes fratricides, à chaque fois elles surprennent par leur radicalité et leur violence.

Hitler devait la conquête de la rue au chef des SA, il n’a pourtant pas hésité à l’éliminer physiquement.

Le Pen doit la vitrine locale aux Dupont et Dupond biterrois, elle n’hésitera pas à les éliminer politiquement.

Elle vient rappeler la dure loi qui règne dans l’extrême droite et qui la rend dangereuse : obéir au chef.

Ça, les Ménard ne savent pas le faire. Leur truc c’est jouer les trublions, les distributeurs de bons et de mauvais points.

On ne passe pas facilement de « Zébulon » à petit soldat.

Passeront-ils sous les fourches caudines du RN pour sauver leur baronnie ?

C’est la question qui leur est posée.

Celle-là ils ne l’avaient pas vu venir.

Comme Macron ils peuvent tout plaquer.

 

 

 

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