Il y a quasiment 3 ans jour pour jour, Federico Martin Aramburu était assassiné à Paris par deux militants d’extrême droite. Il s’était simplement opposé au racisme.
19 mars 2022 au petit matin, Shaun Hegarty et Federico Martin Aramburu, anciens joueurs du Biarritz Olympique, champions de France en 2005 et 2006, sont installés à la terrasse d’un bar parisien. Ils se sont rendus dans la capitale pour voir le match de rugby du tournoi des 6 nations France / Angleterre.
Un accrochage verbal puis physique éclate avec deux militants d’extrême droite Loïk Le Priol et Romain Bouvier. Ces derniers importunent avec des propos racistes un couple installé lui aussi en terrasse.
Hegarty et Aramburu prennent la défense du couple importuné, Le Priol et Bouvier menacent les deux Basques qui ont osé s’opposer à leurs brimades publiques.
Le service de sécurité de l’établissement intervient. Pour Hegarty et Aramburu, l’affaire est close, ils se dirigent vers leur hôtel situé boulevard Saint-Germain.
Le Priol et Bouvier veulent, eux, se venger. Ils se procurent des armes et reviennent avec une jeep chercher Hegarty et Aramburu.
Ils les croisent devant leur hôtel et leur tirent dessus sans sommation.
En quelques secondes, Bouvier tire à 4 reprises sur Aramburu. Le Priol tire six fois, c’est lui qui exécute littéralement Aramburu.
Les deux militants d’extrême droite sont actuellement incarcérés en détention provisoire après une tentative de fuite. Ils vont être jugés aux assises pour « tentative d’assassinat ». La compagne de Le Priol, Lyson Rochemir, présente lors des faits sera jugée pour « complicité d’assassinat ».
Le procès doit se tenir avant la fin de l’année 2025. L’assassinat avait eu lieu avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2022. La France découvrait, incrédule, que l’extrême droite française pouvait tuer de sang-froid en 2025 en pleine rue, par simple vengeance, sans affect.
Hegarty et Aramburu n’étaient pas au mauvais endroit au mauvais moment. Ils ont surtout rencontré des fous furieux récidivistes fascinés par la violence.
Le Priol avait en effet été condamné à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme dans une autre affaire de violence. Il avait commis des sévices en réunion sur un de ses anciens amis du GUD en octobre 2015, ce qui lui avait valu d’être radié de l’armée où il était engagé.
Dans et en dehors du tribunal, il reste quelques mois pour faire en sorte que le procès à venir soit celui de la violence fasciste.