Chers amis antiracistes, chers amis antifascistes, chers amis passionnés, amateurs et professeurs d’histoire géographie du monde entier, Bonjour ! Si j’ai bien tout compris du livre de Richard Vassakos, La croisade de Robert Ménard, une bataille culturelle d’extrême droite, le Baron Noir serait donc un révisionniste.

Pas un révisionniste mondial comme ceux qui nient les camps de concentration et la shoah. Plutôt un révisionniste local qui repeint l’histoire en bleu marine en enlevant le rouge.

J’avais déjà lu le livre de Richard Vassakos quand je suis allé à la dernière séance du conseil municipal avec l’ami Joël. Ça m’a franchement aidé quand le Baron Noir a fait le mauvais professeur d’histoire avec un conseiller municipal d’opposition qui était assis au fond de la salle, devant nous. Imbu de lui-même comme à son habitude, il a doctement expliqué au mauvais élève que Béziers était la plus vieille ville de France et qu’elle avait été fondée par les Rhodiens en 2600 ans avant J.C.

S’il veut continuer à jouer dans la cour protégée des révisionnistes locaux le Baron Noir devrait être prudent. D’autres avant lui ont trituré les allers / retours entre leur peuple et les Grecs : c’étaient les nazis. Restons donc prudemment dans les limites du révisionnisme local avec le Baron Noir et allons-y gaiement dans la surenchère.

Il y a 2600 ans à Rhodes des navigateurs s’emmerdaient. Ils avaient déjà fondé des colonies en Asie Mineure chez les musulmans mais ils avaient été mal reçus. Du coup ils se sont dit : pourquoi on n’irait pas de l’autre côté de la Méditerranée vers l'occident chrétien ?

À cette époque toutes les villes grecques fondaient des colonies partout dans toute la Méditerranée. Il régnait une sorte de fébrilité style Club Med inversé. S’ils voulaient eux aussi fonder une colonie en Occident chrétien il fallait aller très loin parce que toute la côte était occupée.

Pour ne rester que dans les frontières gauloises chères au Baron Noir il y avait déjà :
- un festival de jazz à Antipolis,
- un club de foot à Massilia
- un centre de naturisme à Agathée.colosse

 

En arrivant à l’embouchure de l’Orb les Rhodiens ont trouvé le Caroux colossal, de loin ça avait de la gueule, ça leur a rappelé leur pays et leur colosse. Ils se sont dit : pourquoi on ne s’installerait pas ici ?

Comme Biterrae était déjà la capitale mondiale du vin ils sont restés plus longtemps qu’ils ne le pensaient.En remontant l’Orb au pied d’un oppidum ils ont rencontré des indigènes bizarres peints en bleu et rouge. Ils se passaient une vessie de porc dégonflée en criant. Ils lui donnaient des grands coups de pieds pour la faire passer au-dessus de branches en bois.

Les Rhodiens ont vite sympathisé avec les indigènes locaux. Leurs coutumes étaient plutôt amicales et conviviales. L’été par exemple ils trucidaient des taureaux dans un champ clos. Du coup ils ont fondé une colonie de vacances pour rester là toute l’année. Il en reste encore quelques vestiges archéologiques à l’embouchure de l’Orb, de l’autre côté de Valras, elle s’appelle Mer et Soleil.

Chers amis passionnés, amateurs et professeurs d’histoire géographie du monde entier, vous l’avez deviné : le charabia révisionniste du Baron Noir nous refait le coup de l’origine mythique. Je m’en contrefous que Béziers ait été soi-disant fondée 26 ans avant Marseille comme l’attesterait un débris d’amphore.

Cette obsession d’être les premiers est typique de l’extrême droite. Pour insuffler aux biterrois la primeur d’être les premiers le Baron Noir a annoncé au conseil municipal :

- Qu’il budgétisait 30 000 euros pour étudier la faisabilité d’une copie du colosse de Rhodes.
- Qu’il achetait 2 pancartes de 30 000 euros à Vinci (pas Léonard l’autoroute) pour dire que Béziers est la plus vieille ville de France.

60 000 euros, ce n’est peut-être qu’un début. Si l’étude de faisabilité est positive on va se retrouver à payer un colosse de 40 mètres de haut à Bayssan au bord de l’autoroute pour que les touristes qui auront lu les pancartes voient en vrai la grandeur du Baron Noir.

Chers amis Rhodiens d’origine mais pas encore rodés au révisionnisme local, la Grèce que j’aime c’est celle des articles de Yolountas, celle du livre de Vassakos, celle de la musique de Theodorakis, celle des films de Kouroulis. Celle-là n’a pas de frontières, elle ne sert pas de prétexte à une origine mythique de la race et résonne joyeusement dans nos cœurs comme un appel à la vie, à l’amitié et à la fraternité. (1)

 

(1) illustration musicale : chanson ‘’Zorba le Grec’’ dansée à Valparaiso au Chili lors d’un flashmob de la fondation Mustakis à voir sur You Tube du 9 janvier 2016

 

 

 

 

 

 

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