Chers amis antiracistes, chers amis antifascistes, chers amis, supporter, fan, tifosi, socio, abonnés, amoureux de notre club de rugby 11 fois champion de France, Bonjour ! Le Baron Noir a donc profité de la trêve estivale pour racheter l’ASBH. Nous voilà donc actionnaires majoritaires d’un club professionnel de rugby chroniquement endetté et déficitaire sans l’avoir demandé, à l’insu de notre plein gré. Devenir actionnaire majoritaire sans l’avoir demandé c’est une expérience particulière, proche de certaines expériences érotiques, proche du rackett ou de l’holdup.
En laissant les clés de l’ASBH au Baron Noir ce printemps on pouvait imaginer que n’importe quoi pouvait arriver : 3 mois après ça n’a pas loupé ! Je ne sais pas si vous l’avez remarqué le Baron Noir ne débranche jamais. On part tous en vacances l’été, lui non. Eté, printemps, automne, hiver, il est à l’affut du moindre buzz : toujours prêt.
L’été dernier il refusait de vendre le club aux émiratis qui voulaient l’acheter. Cette année il rachète le club comme si l’argent de nos impôts lui appartenait. Au début je croyais qu’il s’était mis en colère parce que les émiratis avaient racheté le Messi. Je me suis dit : ça y est, Emmanuelle, l’a encore gonflé avec ses bondieuseries. Et puis non ça n’avait rien de religieux, c’était sportif.
Au fond le Baron Noir a une sorte de fascination / répulsion pour les émiratis. Il ne les aime pas mais il fait comme eux. Du coup Béziers est devenu un gigantesque Monopoly. Il achète et il vend : l’ASBH, les bus, l’eau, la fourrière, les Nouvelles Galeries, la Chambre de commerce, le service municipal des sports, le centre aéré, les PV, les arènes . . .
L’embêtant c’est que c’est avec notre argent et qu’il ne nous demande jamais si on est d’accord. Heureusement les joueurs de rugby valent moins cher que les joueurs de foot. Vous imaginez s’il fallait payer les salaires des Messi, Neymar, M’Bappé, avec l’argent de nos impôts. Ça fait cher l’employé municipal !
Maintenant que la connerie du rachat est faite ça va être dur de revenir en arrière. Socialiser les pertes et les déficits. Privatiser les revenus. C’est le nec plus ultra du libéralisme.
En plus le Baron Noir il se vante : il claironne que Béziers est la première ville dans le monde entier à racheter un club pro endetté et déficitaire ! Forcément ! si personne ne l’a fait avant lui c’est que c’est un gouffre financier. Même ses copains maire de droite et d’extrême droite ils ne rachètent pas des clubs pros déficitaires et endettés. Eux ils laissent faire les émiratis.
Le problème maintenant avec le Baron Noir c’est qu’il va falloir le surveiller comme le lait sur le feu. Si ça lui pique, l’été prochain, il va racheter avec nos impôts l’équipe des All Black.
Bon, bien sûr, on ne va pas se gêner pour taquiner le Baron Noir au stade : en refusant de payer l’entrée vu que nous sommes actionnaires majoritaires, en demandant à être payés en bière à la buvette avec nos tickets de présence, en vendant nos actions à Narbonne.
Vous en connaissez beaucoup vous des actionnaires majoritaires qui payent pour aller à l’assemblée générale de leur société ?
Mais les étés à venir risquent d’être longs : au royaume du buzz permanent le Baron Noir est redoutable, il est capable :
- De faire la messe au stade avant les matchs,
- D’enlever le rouge du maillot pour ne garder que le bleu marine,
- De fusionner corrida et matchs de rugby,
- D’enlever les bancs des tribunes comme au centre-ville,
- De donner les coups d’envoi par l’homme aux oreilles de talonneur : Éric Zemmour,
- De virer tous les étrangers de l’ASBH,
- De débaptiser l’ASBH pour l’appeler ASBM . . .
En cette rentrée de septembre au niveau local comme au niveau national c’est dur d’être gouverné par des excités et des mégalos !