Entre deux invitations dans leur bonne ville de Béziers, Trumpinette et Trumpinou savourent ensemble un moment de relâche lorsque la nouvelle du ralliement de Guillaume Peltier à Éric Zemmour tourne en boucle sur les médias.

Trumpinou quitte cette torpeur conjugale le premier en lançant un retentissant : « Et merde ! ».

Jojo et Trumpinette sont surpris, Jojo parce que son maître vient de sursauter, Trumpinette parce qu’elle sait que l’après-midi câlin est foutu.

Et ça ne loupe pas ! Trumpinou part dans une longue diatribe où Guillaume Peltier est accusé de tous les maux.

De lui casser son union de la droite en premier. L’union de la droite c’est sa carte de visite à Trumpinou. C’est son truc en plumes qui lui permet de faire la Zizi Jemmaire sur tous les plateaux télés.

Trumpinette tente de calmer son irréductible gaulois en banalisant : « Mais Choupinou ce Guillaume ce n’est qu’en même pas un conquérant ! ».

Le résultat est catastrophique, il produit l’inverse du résultat escompté : « Pas conquérant . . . ben putain ! c’est le numéro 2 du parti Les Républicains qui part chez l’autre con de Zemmour ! ». Trumpinette mesure un peu tard l’ampleur de la bourde qui vient de faire hurler son stratège préféré. Du coup elle choisit elle aussi d’accabler le converti : « C’est sûr que ce n’est pas Guillaume, home sweet home, si j’ai bien compris il est déjà passé au FN, MNR, MPF et chez LR ».

Trumpinou la regarde atterré il se demande si elle fait exprès ou semblant.

Du coup il lui parle gentiment, lentement, pédagogiquement, en évitant de grincer des dents : « Ma Tinette, . . . ce qui est grave, . . . vois-tu, . . . c’est que Peltier part chez Zemmour et pas chez Le Pen, . . . au moment où nous venons nous . . . de choisir Le Pen ».

Trumpinette se rend effectivement compte qu’il peut y avoir de la friture sur la ligne Maginot de l’extrême droite et elle tente d’en rajouter : « C’est sûr que début Janvier ce n’est pas au gui l’an neuf ! ».

Trumpinou ferme les yeux et arrive à contenir l’explosion nucléaire qui menace la quiétude de l’intérieur bourgeois des allées Paul Riquet.

Il choisit de soliloquer : « Maintenant la question c’est s’il va entraîner du monde avec lui, où pas, si ça va être un raz de marée ».

Trumpinette échaudée choisit de ne pas en rajouter. Elle laisse son stratège de mari réfléchir seul à haute voix : « Il manquerait plus que les 40 % de Ciotti rejoigne Peltier, là, on est mort, politiquement mort ».

Trumpinou savait qu’en choisissant Le Pen il allait perdre Zemmour. Mais là tout va vite, beaucoup trop vite à son goût. Il essaie de calculer le coup d’après. De replacer ses pions sur l’échiquier des présidentielles.

Il sait qu’il va falloir abattre une carte, faire contre feu, brouiller l’image du camp d’en face qui se renforce.

Il y a bien cette histoire de virus et de passe vaccinal. Et s’il choisissait de diviser ce regroupement naissant ? D’introduire le virus du virus dans le camp d’en face ?

Il n’attaque ni Zemmour ni Peltier mais sème la zizanie. La zizanie chez Zemmour ça le fait rire.

Trumpinette s’aperçoit du relâchement Trumpinesque. Elle se dit que le moment de relâche espéré peut être retrouvé. La politique ça va bien mais rien ne remplace un câlin.

Du coup emporté par ce début de relâche, elle lance ce qu’elle croit être un jugement politique : « Ce Peltier il creuse bien son trou quand même ! »

Heureusement elle tournait le dos à Trumpinou elle n’a pas pu voir le regard effaré de son idole certes plus très jeune.

Une idole sur laquelle le poids des ans et de l’amour vient de s’abattre, brusquement, irrémédiablement.

On peut vieillir vite et mal en politique !

 

 

(Pour le onzième épisode de notre web série exclusive : « Tinette et Pinou font la pluie, le beau temps . . . et les présidents », les Dupont et Dupond de l’extrême droite parisienne et biterroise attendent un appel de Gilbert Collard. C’est votre prochain rendez-vous sur EVAB, c’est le lundi 21 février 2022)