L’histoire ne dit pas encore si dans six ans, le maire de Béziers pensera que c’était une faute politique d’inviter le chantre de l’OAS, le 19 mars 2022, dans une salle municipale à Béziers.

À défaut d’un nouveau mea culpa, il appartient donc à l’opposition d’expliquer pourquoi cette invitation est une faute politique qui range une fois de plus le premier édile biterrois dans la catégorie des ultras de l’Algérie française.

Inviter 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie, le jour anniversaire des accords de paix, un ancien activiste de l’OAS reconverti dans la chansonnette est un acte politique.

Un acte politique qui dit plusieurs choses :

- que le combat de l’OAS contre les prémices du « grand remplacement » est toujours d’actualité,

- que les souffrances mémorielles ne peuvent être apaisées, voire qu’elles doivent être entretenues,

- qu’une ligne militariste est la solution pour le règlement des conflits,

- qu’un mouvement factieux, contre l’État et contre la République est une option,

- que le nationalisme et le colonialisme sont un horizon indépassable,

- qu’une organisation terroriste peut être un exemple.

Cette identification aux fondamentaux de l’extrême droite est bien sûr électoraliste.

Le maire de Béziers pense que la mémoire blessée de l’Algérie constitue une rente pour être élu à Béziers. À côté de ce pilier du temple électoral ménardien : le vote des rapatriés d’Algérie. Une autre bataille est menée, cette bataille c’est celle de la promotion du nationalisme.

Ce pas de deux perpétuel entre national et local est caractéristique de la politique du maire de Béziers.

Dans ce mouvement de balancier perpétuel, le maire de Béziers a un souci : celui d’élargir sa base électorale locale et de préserver son positionnement au niveau national.

C’est ce que l’historien Richard Vassakos nomme : « la croisade idéologique de Robert Ménard ».

Ce qui intéresse le maire de Béziers dans la guerre en Ukraine et dans la guerre d’Algérie, c’est la promotion du nationalisme.

Un nationalisme qui serait une solution universelle aux problèmes mondiaux.

Pourtant, comme disait Jaurès, le nationalisme c’est la guerre de tous contre tous.

Le nationalisme « grand russe » vient de le rappeler.

À l’instar du détournement d’affiches municipales réalisé récemment à Béziers (voir photo qui illustre cet article) ce qu’il convient de dire c’est : « Jean Pax et la guerre m’effraient ». Par « guerre » nous entendons toutes les guerres, celle actuelle d’Ukraine et celle passée d’Algérie.

Face à l'horreur de la guerre, notre mémoire n’est pas sélective !