À l’origine le « Likoud » israélien est un parti national-libéral. Il évolue du centre droit vers la droite extrême. Sous la coupe de Netanyahou il s’oriente de la droite extrême vers l’extrême droite.
Cette évolution à des conséquences politiques :
- À l’extérieur d’Israël (annexion projetée de Gaza, volonté de déporter les gazaouis et d’occuper la Cisjordanie, guerre permanente à toutes les frontières),
- À l’intérieur du pays (bascule vers un régime autoritaire antidémocratique qui peut évoluer vers une dictature).
On peut considérer que la dérive vers l’extrême droite du « Likoud » est achevée. Début février 2025, il a abandonné une affiliation au groupe des « Conservateurs et réformistes européens » pour un statut de membre observateur au groupe des « Patriotes pour l’Europe » qui rassemble les souverainistes et l’extrême droite.
Ce rapprochement a été validé par le gouvernement israélien et son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, en poste depuis novembre 2024.
Saar, est à l’initiative de contacts formels avec plusieurs partis de l’extrême droite européenne. Il a classifié ces partis en fonction de leur position sur Israël, leurs attitudes envers les communautés juives locales, leur perception par les dites communautés, leur rapport à l’héritage antisémite.
Les formations AFD (Allemagne) et Parti de la liberté (Autriche) ont été écartées. En revanche des liens formels ont été établis avec le RN en France, les Démocrates en Suède et Vox en Espagne.
Ce rapprochement explique l’invitation officielle de Jordan Bardella et Marion Maréchal Le Pen en Israël la semaine dernière à une conférence sur « l’antisémitisme ».
L’opération lancée par le ministre israélien Chikli n’a pas fait l’unanimité dans la diaspora. Elle est même devenue un échec.
Le président israélien Herzog s’est en premier distancié de cette initiative comme les principales instances cultuelles juives mondiales. De très nombreuses personnalités juives internationales ont ensuite fait de même.
Finalement, l’opération communication qui devait faire exploser le plafond de verre l’a renforcé. Elle s’est de plus avérée contreproductive en Israël comme en France :
- Annulation de la présence du président israélien,
- Remarque acerbe de Bernard Henry-Lévi sur la « protection du RN »,
- Malaise exprimé publiquement par le CRIF français,
- Regrets tout aussi publics de la LICRA.
Ce plan communication se sera finalement soldé par l’alignement de l’extrême droite israélienne sur l’extrême droite mondiale et non l’inverse.
La situation est résumée par le quotidien « Haaretz » : « comment le gouvernement israélien peut justifier l’invitation de personnalités traditionnellement antijuives sous prétexte qu’elles partagent la même aversion contre l’immigration et l’Islam ? »
Oui, malheureusement, le positionnement du gouvernement israélien oscille entre la farce et la tragédie.