Plus d’un millier de personnes à Paris samedi 5 avril ont manifesté contre les pesticides alors que l’Assemblée Nationale doit examiner fin mai une loi (adoptée au Sénat) qui vise à ré-autoriser l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, tueur, entre autres d’abeilles.
Le produit était interdit en France depuis 2018 en raison de sa toxicité pour les pollinisateurs, mais permis ailleurs en Europe.
La manifestation appelée « Printemps bruyant » s’est faite à l’appel de Scientifiques en rébellion, et d’associations comme, entre autres, Extinction rébellion, la Ligue de Protection des Oiseaux…
Cela fait près de 20 ans que l’on sait que ces produits sont toxiques pour la nature, la biodiversité, le vivant, donc aussi les êtres humains.
Or les agriculteurs demandent encore du temps pour s’adapter et exigent des dérogations pour continuer à nous empoisonner.
Pas de tracteurs de la Fnsea ou la Coordination rurale pour battre le pavé bien sûr, et pourtant les agriculteurs sont les premières victimes et doublement victimes.
1 – Ils développent certaines maladies, comme Parkinson : Pour Marie Fuzzati, directrice scientifique de France Parkinson, « le lien entre pesticides et cette maladie est très clair (…). Les indices sont très forts. » Elle fait également état des dangers d’un « effet cocktail » de pesticides, sur lequel « on manque d’études » (forcément, l’État manque aussi de moyen et d’ardeur à les faire).
Elle précise que c’est surtout « dans les zones de viticulture, qui représentent 20 % de l’utilisation des pesticides, mais seulement 3 % des terres agricoles, et dans les zones arboricoles » (au passage, les voisins en prennent plein la figure !)
2- Enfin, ils se tirent une balle dans le pied : car à réclamer l’autorisation des pesticides interdits jusqu’alors, le consommateur choisira soit des aliments bio, soit – à être shootés de pesticides – des fruits et légumes espagnols, moins chers.
On voulait bien être solidaire et manger plutôt français là, on se demande bien pourquoi continuer ?
PS : Une présence alarmante de résidus de pesticides a été détectée dans les aliments non bio vendus en France en 2022, selon une étude de l’ONG Générations futures, publié mi décembre 2024. L’analyse de 1 996 échantillons de 35 aliments montre que 62 % contiennent au moins un résidu de pesticide dangereux (80 % des fruits, 48 % des légumes).