Le Brésil connait sa plus grande sécheresse depuis plus d’un demi-siècle. Elle aggrave la « pandémie » d’incendies et provoque des réponses alternatives.
RFI a publié un article qui rend compte de la situation environnementale au Brésil, je vous en propose quelques extraits.
Avec plus de 5000 foyers d’incendies actifs le mardi 10 septembre, le Brésil comptabilise à lui seul 76 % des incendies en cours dans toute l’Amérique du Sud ce jour-là.
Depuis le début de l’année, quelque 6,7 millions d’hectares ont brûlé en Amazonie brésilienne, soit 1,6 % de la plus grande forêt tropicale du monde.
Les feux dégagent des nuages de fumée transportés par les vents jusqu’aux pays voisins et polluent l’air ambiant.
Sao Paulo, la plus grande ville d’Amérique latine, est arrivée en tête du classement des métropoles les plus polluées du monde.
Cette situation est en grande partie la résultante d’une sécheresse historique qui sévit sur une très large partie du pays depuis juillet 2023.
Elle est accentuée par le phénomène de réchauffement océanique « El Nino » qui provoque la baisse des précipitations.
Le manque d’eau de pluie est un fléau pour les écosystèmes les plus fragiles. L’eau est aussi précieuse pour la régulation climatique de la planète.
Le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète vit actuellement la pire sécheresse depuis 73 ans. L’Amazonie, au nord du pays est le plus grand et le plus affecté des États brésiliens.
Du début janvier à la mi-août 2024, ce territoire vaste comme trois fois la France a enregistré à lui seul 38 000 feux, un record depuis 2003.
62 villages ont été classés en état d’urgence, 340 000 personnes ont été affectées.
Les populations locales ne sont pas résilientes aux sécheresses. La réduction drastique du niveau des rivières isole les populations d’Amazonie.
Le transport fluvial étant leur unique moyen de communication, ils n’ont plus accès à l’éducation, la santé, l’eau potable, le carburant …
Le gouvernement fédéral a acheminé 150 purificateurs d’eau portatifs pour pallier l’urgence, mais encore faut-il qu’il y ait de l’eau potable.
Les mesures prises par le gouvernement fédéral relèvent de l’urgence.
Le chercheur brésilien Eduardo Martins propose de miser sur des mesures de long terme.
Il avance pour cela une solution basée sur la nature : la restauration de l’environnement au sein des différents bassins hydrographiques.
Dans l’État semi-aride du Cearà, au nord-est du Brésil, c’est une réussite, dans le secteur agricole en particulier.
La restauration de ces bassins hydrologiques a aussi permis d’y rafraîchir la température ambiante et donc de diminuer les effets de la sécheresse.
Pour Eduardo Martins, les agences de l’eau, les services climatiques et les différentes institutions liées à la gestion de l’eau aux différents échelons du pays doivent se coordonner et adapter leurs réponses aux spécificités locales.
En Amazonie la lutte contre la sécheresse passe par l’arrêt de la déforestation. Là où il n’y a plus d’arbres ni de végétation, les effets de la sécheresse sont encore plus intenses.
D’autant plus qu’au Brésil, la forêt est détruite pour installer du bétail ou pour planter des monocultures très gourmandes en eau comme le soja.
Face aux sécheresses qui s’éternisent, le pays ne pourra plus longtemps esquiver une révision de ses pratiques agricoles intensives.