Le département de l’Hérault intervient dorénavant toute l’année pour organiser les portages d’eau.
Crozes, Ferrières-Poussarou, Avène, Carlencas et Levas . . . la liste des villages et hameaux qui font appel au département de l’Hérault pour les portages d’eau potable continue de s’allonger.
La sécheresse continue de changer la donne : « Il y a 20 ans, nous intervenions à la suite de problèmes de fuite ou de pompage. Désormais, dans 94 % des cas, il s’agit d’un déficit d’eau occasionné par la sécheresse. ». Ce constat du chef de service Travaux et Génie civil du département de l’Hérault au média en ligne « Métropolitain » est renforcé par un autre élément factuel : « En 2023, nous avons effectué 268 sorties pour 8500 m3 d’eau transportés. Il y a quelques années nous étions sur une trentaine de sorties et une moyenne de 1600 m3. »
Pour le département, ces portages d’eau réalisés par une noria de camions se font au détriment d’autres activités comme les travaux de terrassement.
Pourtant, à l’origine, le portage d’eau n’est pas une compétence du département. Le conseil départemental indique mener cette tâche par solidarité avec les habitants concernés.
Cette solidarité s’exerce aussi au niveau des intercommunalités. Dans ce cas précis, le département s’occupe exclusivement de la partie logistique et du transport, pas de la matière première : l’eau potable.
Désormais certaines communes sont en rupture totale toute l’année.
À l’heure actuelle 34 % des communes du département ont des systèmes d’approvisionnement défaillants. Pour passer le cap de l’été prochain, le département a demandé au préfet que les industriels constituent dès à présent leurs propres réserves d’eau.
Étant donné qu’il pleut désormais plus à Marrakech et Alger que dans l’Hérault plusieurs questions urgentes sont à poser :
- Comment le département compte faire si la prise en charge des communes sans eau continue de s’allonger ?
- Faudra-t-il augmenter les moyens techniques et financiers à court terme ?
- Qui va prendre en charge les surcoûts occasionnés ?
- Sur qui et comment vont être répercutés ces surcoûts ?
- Quelle répartition entre communes, agglomération, département, région, État est envisagée ?
Quand on sait qu’une réponse à toutes ces questions devra être trouvée dans quelques semaines. Il est grand temps de ne plus être dans l’impensé écologique, administratif et financier.
( pour consulter un précédent article sur le même sujet dans les communes des hauts cantons de l’Hérault, se rendre dans la rubrique « environnement » de ce site )