Le lac du Dagour sur la commune de Bourg-Saint-Bernard (Haute Garonne) est la première retenue sur cours d’eau en France - non géré par EDF, vouée à l’irrigation et propriété d’agriculteurs - à faire l’objet d’un projet de centrale industrielle de panneaux photovoltaïques flottants.

Le projet :

Superficie du lac (plein) : 27 hectares

Superficie du lac après irrigation : environ 10-12 hectares

Superficie centrale PV flottants retenue par EDF-RE : 7,2 hectares (20736 modules)

Sous prétexte de répondre à des objectifs de transition énergétique, ce projet va à l’encontre des principes d’une transition écologique respectueuse des espaces naturels.

« Les scientifiques ont mis en lumière le fait que les oiseaux confondraient l’espace des panneaux avec l’eau, précise Claire Pélissier, présidente de l’association “Les lacs du Lauragais”, avec un risque de collision et de rupture de la chaîne alimentaire. Les oiseaux ne pourront plus se nourrir correctement. Ça va également modifier l’oxygénation du lac avec le vent en dessous, avec le manque de lumière, voire un rejet de CO2 dans l’atmosphère à cause de la pourriture des algues. »

Le projet d’EDF-RE sacrifierait donc la beauté du site, la biodiversité et la qualité de vie des riverains sur l’autel de la rentabilité. 

Les agriculteurs, propriétaires du foncier, veulent non seulement y puiser l’eau nécessaire à leurs cultures, mais en sus, que cela leur rapporte du fric !

A priori, il ne s’agit pas de petits paysans, puisque leur argument tient en une phrase : « on a des exploitations qui grandissent de plus en plus, pas forcément beaucoup de main-d’œuvre ; or l’irrigation c’est du travail qu’il nous faut payer. Pour nous c’est quasi vital parce qu’on subit la hausse de l’électricité comme tout le monde et une station de pompage, ça consomme pas mal d’électricité », assure Daniel Salviac, président de l’association foncière de remembrement (AFR) de Bourg Saint-Bernard.

Jusqu’à présent, seuls les réservoirs d’utilisation industrielle avec des eaux polluées ou biologiquement mortes, voire des gravières récentes, sans intérêt environnemental étaient dans le viseur des promoteurs.

Or, concernant les retenues sur cours d’eau, 450 lacs au sud de la Loire seraient susceptibles d’être industrialisés de même manière. Dans le Tarn sud, par exemple, le lac de Briax (19 hectares), le lac du Messal (23 hectares), le lac de Geignes (15 hectares), le lac de Belcastel, le lac de Belleserre, etc.

Avec la construction de l’A69, le Lauragais paye très cher l’artificialisation de sa campagne. D’autant qu’à quelques kilomètres de là, la construction d’une mégacentrale de panneaux photovoltaïques (des dizaines d’hectares sur sol) viendrait donner un coup de grâce environnemental. 

Une enquête publique vient de s’achever concernant la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune de Bourg-Saint-Bernard, qui soutient le projet des agriculteurs. Cette modification vise à reclasser la zone du lac du Dagour en zone AER donc industrielle (zone d’accélération des énergies renouvelables).

Plus d’infos sur le site de l’association : ICI

Signer leur pétition : ICI

Contact : Claire Pelissier - Présidente de l’association Les lacs du Lauragais - Tel 06 31 67 22 07

Le collectif régional Toutes Nos Énergies-Occitanie Environnement - solidaire et soutien de leur lutte - vous encourage vivement à signer leur pétition. 

 

 

 

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