La gratuité des transports, une idée payante, L'observatoire des villes du transport gratuit. Éd. du bord de l’eau, 2022, 144 p. 15 €
Les auteurs : Julie Calnibalosky, animatrice de l’Observatoire des villes du transport gratuit Vanessa Delevoye, responsable de l’innovation urbaine à l’Agur (Agence d’urbanisme FlandreDunkerque) Maxime Huré, enseignant-chercheur en science politique, président de l’association VIGSMobilités Philippe Poinsot, maître de conférences à l’université Gustave-Eiffel.
Chronique livres paru dans la revue S!lence.
En 2020, 18 maires favorables à la gratuité des transports ont été élus (la mesure figurait au programme d’au moins un candidat dans près de 110 communes de plus de 20 000 habitants). La plupart d’entre eux mettent actuellement en œuvre, de façon progressive, cette politique publique à l’échelle de leur commune ou de leur intercommunalité. Montpellier, Douai, Clermont-Ferrand, Nantes, Strasbourg ou Lille en sont les derniers exemples. Additionnés aux 37 réseaux entièrement gratuits déjà opérationnels en France, ces territoires pourraient théoriquement porter à plus de 50 le nombre des villes du transport gratuit en France à l’horizon 2026.
Deux camps s’affrontent, les “anti” et les “pro” gratuité. Difficile d’y voir clair. L’observatoire s’est appliqué à détricoter les idées reçues et à considérer la gratuité pour ce qu’elle est : une politique publique. “Rappelons que le travail est le premier motif du déplacement quotidien et responsable de presque la moitié des kilomètres parcourus chaque semaine.” 8 idées reçues ont été analysées : — rien n’est gratuit — c’est possible dans les petites villes — ça nuit à la qualité — ça entraine une hausse des incivilités — les gens vont moins marcher — le nombre de cyclistes va diminuer — la gratuité est une mesure écologique — la gratuité entraine-t-elle une baisse d’utilisation de la voiture ? Il est bien que chaque localité décide en fonction de ses besoins spécifiques. Et à quand une expérimentation en dehors des villes ?