Soit un terrain de 11 ha dont 7,5 ha de panneaux implantés dans une carrière en fin d’exploitation. A priori, cela paraît vertueux, les sols étant déjà largement artificialisés. Mais lorsqu’on se penche sur l’historique de l’opération, l’affaire est moins sympathique.

La carrière a reçu une autorisation d’exploitation en 1975 renouvelée en 2005 pour 25 ans donc jusqu’en 2030. Au terme de ce délai, le terrain devait revenir à l’état boisé.

Mais de fait le carrier n’exploite qu’une partie de la concession et en 2020 un énergéticien s’intéresse à ce lieu propice à l’installation de photovoltaïque.

Problème les parties sud et nord de la carrière n’ont pas été mises en exploitation et sont restées boisées. Le promoteur risque donc lors de l’étude environnementale d’avoir des difficultés à justifier l’impact environnemental de sa centrale.

 AVANT ....

APRES ....

Qu’à cela ne tienne, le carrier, encore officiellement exploitant, demande une autorisation de déboisement pour effectuer des carottages afin de mesurer le potentiel restant. Il l’obtient évidemment sans problèmes puisqu’il s’agit du périmètre de la concession.

La coupe rase est effectuée en 2022. Surprise ! le potentiel extractible n’est pas suffisant. Il entame donc des démarches pour modifier l’usage du secteur et réduire la durée de la concession pour que la centrale photovoltaïque puisse s’installer dès 2025 sans remise en état du site (1).

L’affaire pourrait paraître anecdotique. Après tout avec une superficie de 11ha on est loin des méga projets qui fleurissent un peu partout en Occitanie.

Cependant si vous regardez une vue aérienne de ce site classé qu’est le Sidobre - au sud du Tarn, et en plein Parc Naturel Régional du Haut Languedoc - vous remarquerez une série de taches blanches qui tranchent dans le vert des forêts : ce sont les nombreuses carrières en exploitation ou à l’abandon qui parsèment ce massif granitique.

Ce projet de centrale pourrait bien être le premier d’une longue série, une porte ouverte aux promoteurs,  qui transformerait ce territoire en zone industrielle tachée de noir.  

Rassurons-nous : les usagers du sentier de randonnée de la Runda del Peirare qui longe les hectares de panneaux pourront admirer le désastre depuis un belvédère que prévoit d’installer le promoteur pour je cite « une sensibilisation des visiteurs aux énergies renouvelables et à l'écologie du site » On rêve !!

(1)  La loi impose aux carriers qui arrêteraient leurs activités, une remise en état du site d’exploitation pour re-naturaliser l’environnement de  la carrière.

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