Bangalore, mégalopole du sud de l’Inde, vit la pire sécheresse de son histoire. La bétonisation des sols prépare depuis des décennies ce scénario catastrophe.

En périphérie de Bangalore, les grands parcs informatiques pour multinationales poussent comme des champignons dans la cinquième puissance économique mondiale.

La construction de ces grands parcs est doublée de résidences pour les salariés des entreprises informatiques installées sur place ( IBM, Capgemini, Infosys …).

Cette bétonisation à outrance entraîne une raréfaction des réserves d’eau potable de la ville.

Les habitants de Marvel Sequoia, un ensemble d’immeubles avec piscine du quartier riche de Whitefield attendent tous les matins l’arrivée des camions-citernes pour les ravitailler en eau.

La moitié des 14 000 puits de forage de la ville de Bangalore sont vides. Des fournisseurs privés pour la plupart illégaux revendent de l’eau pompée en lisière de la ville et la revende avec une marge conséquente ( triplement des prix en 4 mois ) à des habitants qui n’en ont plus.

En 2023, le sud de l’Inde a été beaucoup moins arrosé pendant la mousson. Le déficit de pluviométrie était de 25 % pour le Karnataka l’État de Bangalore.

Parallèlement à cette sécheresse qui devient endémique, les sols ont été bétonné sans possibilité pour l’eau de pluie de s’infiltrer.

Sur les 280 lacs qui faisaient la fierté de Bangalore au 20ième siècle, il n’en reste plus qu’une dizaine. Certains sont totalement pollués et leur eau n’est plus consommable.

En périphérie de Bangalore, les nappes phréatiques sont pillées illégalement pour remplir les camions-citernes qui alimentent la ville en eau potable.

Dans cette périphérie, en 2020, on trouvait l’eau à 45 mètres de profondeur, aujourd’hui les forages creusent jusqu’à 450 mètres.

Dans l’urgence absolue, la municipalité a débloqué 61 millions d’euros pour alimenter la ville en eau. Le projet consiste à aller chercher l’eau du fleuve Cauvery distant de 100 km au sud.

Cette solution à très court terme envenime déjà les relations avec l’État voisin du Tamil Nada situé en aval du fleuve Cauvery.

Le Tamil Nada craint justement d’être victime de ces prélèvements.

L’industrialisation à marche forcée qui vient de propulser l’Inde au cinquième rang des puissances économiques se fait au prix de la destruction de l’environnement.

La sécheresse endémique doublée de très fortes chaleurs ( une cinquantaine de personnes sont mortes récemment ) et de la bétonisation des sols génère une situation inextricable que la ville de Bangalore et l’État du Karnataka ne savent plus gérer.

 

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