Les vagues de chaleur se succèdent et l’eau est rationnée au Mexique. Une cinquantaine de personnes sont mortes, les cultures dépérissent et la pénurie de produits alimentaires augmente. Focale sur un pays en stress hydrique.
Le « jour zéro », c’est le jour où la population Mexicaine ne pourra plus être fournie en eau.
Selon l’Institut mexicain technologique de l’eau ( IMTA ) ce jour se rapproche, il pourrait arriver le 26 juin prochain.
Le Mexique est confronté à deux phénomènes climatiques qui se superposent : une vague de chaleur sans précédent et une sécheresse endémique.
Depuis plusieurs semaines le Mexique traverse une vague de chaleur sans précédent. La conséquence est dramatique, le ministère de la santé a recensé 48 morts et 85 % du territoire est officiellement en état de déficit hydrique.
Les coupures d’eau potable, dont la durée est variable suivant les États sont de plus en plus fréquentes.
À Mexico, mardi 28 mai, des restrictions étaient prévues dans 7 des 16 arrondissements de la ville.
Dans tout le pays des réservoirs et des lacs sont à moitié vides, des fleuves, des ruisseaux, des sources sont à sec où cumulent des seuils minimaux historiques.
La conséquence de cette sécheresse généralisée affecte l’agriculture et l’élevage.
Il y a quelques jours, le quotidien « Excèlsior » comptabilisait 156 000 têtes de bétails mortes ou sacrifiées faute d’eau ou d’aliments pour les nourrir.
Selon les économistes, la sécheresse pourrait mettre en danger l’approvisionnement de la population en produits alimentaires de base.
Plus de 3 millions de tonnes de maïs ( la nourriture de base mexicaine ) sur les 27 qui devraient être récoltées sont déjà perdues.
Conséquence immédiate, le Mexique va devenir le principal importateur de maïs du monde.
À quelques jours d’élections générales le dimanche 2 juin ( dont l’élection présidentielle ), la sécheresse est devenue un problème de sécurité nationale.
Mexico
Dans la capitale mexicaine, les camions citernes approvisionnent certains quartiers en eau depuis plus de dix ans.
Un réseau de barrages baptisé « Système Cutzamala », fourni 25 % de l’eau potable aux 20 millions d’habitants de la capitale.
Selon la « Sacmex » qui gère la distribution de l’eau, les retenues qui fournissent la capitale ont souffert du manque de pluie depuis trois ans.
Si le niveau d’eau du système Cutzamala poursuit sa chute vertigineuse, « Le jour zéro pourrait advenir dès le 26 juin 2024 dans la capitale.
Depuis 2000 la méga sécheresse qui sévit autour de Mexico City est une des plus longues de l’histoire.
Le retour du phénomène climatique « El Nino » en 2023 est un accélérateur. La saison des pluies, déjà courte, est de plus en plus réduite. Cette année, elle n’est pas attendue avant la fin mai.
Malgré ce déficit chronique, le gouvernement local, la municipalité et les entreprises exploitent les nappes phréatiques à un rythme effréné.
Parallèlement des fuites dans les réseaux d’adduction d’eau potable fluctuent autour de 40 % du volume total distribué.
Tant que ces problématiques ne sont pas traitées, des conflits entre différents usagers de l’eau sont à craindre.
Ironie du sort, cette mégapole a été construite il y a 500 ans par les Aztèques sur un immense lac navigable aujourd’hui totalement disparu.
Aujourd’hui les 20 millions d’habitants de la capitale ne savent pas s’ils auront de l’eau potable dans un mois.