Tout récemment à Béziers une grande affiche étalait son ventre nu et rond caressé amoureusement par une future maman. Le commentaire était : « son avenir est entre vos mains. Pour lui, nous planterons 5 000 arbres. » Rien à dire ; effectivement, une partie de la résilience au changement climatique qui est en cours et nous menace à court terme est dans le respect des arbres, des forêts dont l’étendue a grandement varié au cours des siècles, mais dont l’importance écologique était connue dès le XIXème siècle, avec reforestation.
On sait le pouvoir de refroidissement de l’ombre d’un grand arbre : -4 degrés. C’est aussi un puits de carbone.
A partir de 2015, on a vu à Béziers couper de nombreux arbres : de nombreux grands platanes du boulevard d’Angleterre, les 8 marronniers cinquantenaires de la place du Marché aux Bois, les maigres arbres de la place de la Madeleine, (Couderc s’était chargé des marronniers devant l’ancienne poste), les arbres classés du parc du château de la Devèze, ceux surplombant le boulevard Duguesclin, ceux de la maison Chappaz, les arbres de David d’Angers, soi-disant malades, qu’il fallait éliminer, puis sauvés in fine grâce à l’obstination des riverains, « oups, excuses » de la mairie, la pinède entre les Conviviales et le jardin Clémenceau, le sauvetage de justesse des arbres de la Villa Rey, au Temple, promis à éradication aussi par le duo Ménard-Angelotti
Ah, on plante et on vous promet qu’on va planter des arbres. Des arbres ? Plutôt des allumettes qui vous feront l’ombre vitale dans...25 ans. Tu seras grand, petit locataire du ventre rond, quand tu pourras goûter leur ombre rafraichissante, si tu es encore vivant...
Et on minéralise un maximum de places, la Madeleine entièrement, le marché aux bois, la place de la rue du Thouat, David d’Angers,etc… Paraît que ça « embellit ». Oui, mais en termes de réchauffement climatique et de prévention des inondations, ça le fait pas.
« Le Sud est à Béziers » pourrait être remplacé par « La canicule est à Béziers » (sur mer) !