IMERYS multinationale de l'extraction minière avec le soutien inconditionnel de l'État français veut exploiter une mine de lithium à Échassières dans l'Allier. (suite de l’enquête)

Mais peut-on faire confiance à IMERYS, une multinationale qui sème la désolation et multi condamnée ?

Au Brésil, la multinationale est accusée par des communautés autochtones de polluer des cours d'eau d'Amazonie via ses mines de kaolin. Des eaux usées issues de l'extraction se sont déversées dans des cours d'eau locaux, devenus tout blanc et impropres à tout usage pour des milliers de personnes contraints à l'exil. 200 000 m3 de déchets toxiques : cadmium, baryum et autres métaux lourds. L'entreprise a été condamnée par la justice brésilienne sans avoir mis fin à ses pratiques destructrices. (1)

Imerys a aussi été condamnée aux États-Unis pour une pollution de talc à l’amiante. (2)

Enfin plus près de nous, le tribunal correctionnel de Saint Brieuc condamne Imerys à une amende de 10 000 euros pour déversement sauvage d'eaux chargées de produits toxiques dans un cours d’eau. (3)

Et ce ne sont que quelques faits. La liste est longue !

Comment croire dès lors la multinationale dans ses promesses d'une prétendue mine propre ?

Pourtant l'entreprise est plus que soutenue par l’État français qui vient de donner un grand coup de pouce au projet EMILI.

Le projet de mine à Échassières devient un Projet d'Intérêt National Majeur.

En catimini, le gouvernement de Gabriel Attal a publié au journal officiel le dimanche 7 juillet 2024, au matin du second tour des élections législatives, le décret 2024-740 qualifiant de Projet d'intérêt National majeur (PINM) l'extraction et la transformation de lithium par la société Imerys.

Cette qualification vise à faciliter la mise en œuvre du projet de mine à Échassières, en accélérant les procédures, en réduisant les consultations publiques et en permettant à l'entreprise minière de déroger à la sauvegarde des espèces protégées. Rien que çà !

Le projet de mine se situe à proximité de la Forêt des Colettes classée Zone Natura 2000. Mais rien n'arrête la ruée vers l'or blanc.

Ce décret va aussi permettre à l’État de modifier des documents d’urbanisme dont la compétence relève des communes et intercommunalités !

Les associations Préservons la Forêt des Colettes et Stopmines 03, qui mènent le combat depuis 2 ans, ont déposé un recours en justice devant le conseil d’État en vue de l'annulation du décret.

 

Ces deux associations vont lancer un appel à soutien pour les frais de justice. Nous ne manquerons pas de vous en informer. Et pour conclure, nous voilà de nouveau devant un grand projet inutile et dévastateur.

Cette ruée vers le nouvel or blanc ne changera rien à la catastrophe environnementale qui vient. Le tout électrique n'est pas le moyen de lutter contre le réchauffement climatique. La production des véhicules électriques est loin d'être vertueuse, l'extractivisme qu’on nous annonce en France non plus.

D'autres solutions existent mais ne sont pas mises en place, celles avancées lors de la convention citoyenne sur l'environnement. Pas moins de 149 propositions.

(Fin de l’enquête)

 (1) Une entreprise minière française accusée de semer la désolation enAmazonie », Olivier Petitjean, L’Observatoire des Multinationales, publié le 22 décembre2015 [consulté le 1er juillet 2024]https://multinationales.org/fr/enquetes/les-industries-extractives-et-l-eau/une-entreprise-miniere-francaise-accusee-

 (2) Après avoir été condamnées plusieurs fois, il a été prouvé que le talc produit Imerys et distribué par J&J contenait parfois de l’amiante, ce que savait Johnson&Johnson(Johnson & Johnson arrête de vendre un talc pour bébé controversé, Capital, 14/08/2022,https://www.capital.fr/entreprises- marches/johnson-johnson-arrete-de-vendre-un-talc-pour-bebe-144380

(3) « En Bretagne, une mine d’Imerys accapare et pollue la ressource en eau »,Celia Izoard et Jean- Marie Heidinger, Reporterre, 28 mai 2024,https://reporterre.net/En-Bretagne-une-mine-d-Imerys-accapare-et-pollue-la-ressource

Vous pouvez relire la première partie de l'enquête ICI

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