Seul port d’importance situé à quelques encablures des eaux espagnoles, Port-Vendres va naturellement voir arriver de nombreux réfugiés ayant pris la mer pour fuir le péril franquiste.

Dès le 28 janvier 1939, barques de pêche, chalutiers et balancelles débarquent des dizaines de personnes. Assez rapidement pour éviter l’encombrement elles sont dirigées vers les ports de La Nouvelle et Sète.

600 réfugiés arrivent le 28 janvier. Le même jour, le torpilleur français « Bayonnaise » ramène un millier de personnes venues de Barcelone, 357 républicains arrivent la nuit du 30 janvier. À côté des civils, des bâtiments de la marine militaire républicaine cherchent refuge à Port-Vendres. Ils sont désarmés, les marins vont rejoindre les colonnes de réfugiés.

Les blessés, les femmes et les enfants sont dirigés vers des centres aménagés pour les recevoir. C’est le cas du magasin Cluzel, du hangar de la gare maritime. Des cuisines roulantes sont mises à disposition par la municipalité elles assurent la restauration sous la conduite de cuisiniers bénévoles.

Une brigade de médecins et d’infirmiers soigne les blessés et les malades. Les blessés sont rapidement si nombreux que la décision est prise de les envoyer à la « Mauresque » un centre d’accueil pour les enfants créé par la CGT en 1937.

Le Syndicat national des Instituteurs (SNI) apporte par des dons sa contribution à l’accueil des enfants.

Le 9 février deux paquebots de la compagnie Paquet, le « Maréchal Lyautey » et « l’Asni » sont dépêchés à Port-Vendres pour servir de Navires-hôpitaux.

Le premier est prévu pour accueillir 600 blessés, le deuxième peut en recevoir 2000. Ces deux bateaux sont dotés de plusieurs salles d’opération, d’une équipe de chirurgiens et d’une équipe d’infirmières.

Ces bateaux servent à soigner des centaines de blessés.

À Marseille, deux autres bateaux-hôpitaux, le « Patria » et le « Providence » complètent le dispositif sanitaire sur le littoral méditerranéen.

Ce dispositif sanitaire s’arrête le 22 mai 1939.

Aujourd’hui, une sépulture rappelle que 58 républicains espagnols sont morts des suites de leurs blessures dans ces navires-hôpitaux.

Tout au long du mois de mars, de 10 000 à 12 000 personnes trouveront place dans des navires de la flotte républicaine ou des cargos britanniques. Le dernier d’entre eux, le « Stanbrook » quitte Alicante le 29 mars avec 2639 personnes à bord.

 

Ce texte est un extrait de lecture du livre de Serge Barba « De la frontière aux barbelés, les chemins de la Retirada 1939 », édité aux éditions Trabucaïre en 2017.

 

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