En France, en cette fin d’été la lutte des classes s’est déplacée sur un terrain inédit : celui des rodéos marins et des rodéos urbains.

Les rodéos marins regroupaient le camp des possédants, de la Jet Set ski au président de la République, le monde des premiers de cordée.

Au dire des maires, préfets et ministres, les rodéos urbains regroupaient eux le camp des derniers de cordée, ceux qui ne veulent pas traverser la rue pour trouver du travail ou rechignent à s’acheter un costard.

A nuisance sonore égale, pourquoi un rodéo est classe, alors que l’autre est nuisible ?

Visiblement ce ne sont pas les engins utilisés qui sont en jeu. C’est aussi bizarre de faire du moto cross entre des barres HLM que de faire du Jet Ski sur la mer.

La différence n’existe pas non plus entre des pilotes qui conduisent n’importe comment des engins dangereux et bruyants.

La différence c’est une différence de classe sociale.

Dans les rodéos marins les pilotes sont dominants. Ils utilisent un espace privatisé, occupé accessoirement par des poissons, des baigneurs et des pécheurs. Les dominants ont réglés la question du territoire utilisé en privatisant l’espace, en délimitant des couloirs interdits aux poissons, baigneurs et pécheurs. S’ils venaient à se faire découper en rondelles, c’est leur faute, ils n’avaient qu’à pas traîner là où ils n’ont rien à faire.

Dans les rodéos urbains les pilotes sont dominés. Ils utilisent un espace public, bien sûr occupé par d’autres habitants. Les dominés n’ont pas eu la présence d’esprit de privatiser un terrain de moto cross. Si ça avait été le cas, les maires, les préfets, le ministre ne pouvait rien leur dire ils auraient pu eux aussi découper légalement en rondelles les intrus sur leur espace privé comme les riches.

Depuis deux mandatures, malgré les invitations répétées de son Président, une bonne partie de la population française rechigne à adopter les us et coutumes des classes possédantes, voire à devenir riche.

Pour le président de la République c’est de la mauvaise volonté. C’est pour ça qu’il fait la guerre aux pauvres. Ils n’avaient qu’à intégrer son message, l’assimiler et quitter cette posture confortable d’éternels loosers.

Le président de la République a une rare capacité à mettre en scène la lutte des classes. Ça devrait s’amplifier avec cette rentrée sociale.

Dans son combat civilisationnel contre les moins que rien, la Macronie a reçu le soutien de l’extrême droite. A Béziers le maire s’est félicité de recevoir des renforts de police du préfet de l’Hérault pour lutter contre la délinquance sonore des rodéos urbains.

Il faudra lui demander si ces renforts seront aussi utilisés contre la délinquance sonore des jet ski sur les plages de l’agglomération dont il est aussi le président.