La fin de la programmation du festival des « Déferlantes » à Perpignan « rediabolise » le RN et marque le retour de l’engagement politique des artistes. Ces deux bonnes nouvelles viennent de loin, elles méritent quelques explications.
Question « dédiabolisation », le maire RN de Perpignan, Louis Alliot pensait avoir fait le plus dur. Il est élu maire, conseiller départemental, son parti a quatre circonscriptions sur quatre dans le département. Une sorte de voie royale qui lui a permis de briguer dernièrement (sans succès) la direction de son parti.
Battu au niveau national, Alliot a tenté de se renforcer au niveau local.
Il l’a fait en attaquant judiciairement une militante locale antifasciste pour « injures publiques », celle-ci avait dit : « Les Ukrainiens n’ont rien à attendre des fascistes ».
Il l’a fait en remettant la médaille de la ville au militant de la Shoa, Serge Klarsfeld, celui-ci avait dit « Monsieur Alliot est un adversaire pas un ennemi ».
Après avoir frappé et séduit à gauche, Alliot a sûrement pensé qu’il pouvait en rajouter une couche à l’extrême droite en rebaptisant une place de Perpignan du nom de Pierre Sergent, activiste de l’OAS, condamné à mort ( puis amnistié ) pour une participation à des attentats commis en France.
La venue définitive du festival des Déferlantes à Perpignan aurait pu constituer la cerise sur le gâteau pour le maire de la ville.
Heureusement il n’en sera rien !
Le festival de musique des Déferlantes est une entreprise itinérante qui - après Argeles et Céret - cherchait un point de chute dans le département des Pyrénées-Orientales. Un point de chute durable qui lui permette de s’installer dans le paysage économique local entre subventions régionales, aides locales et clientèle captive sur les plages l’été.
L’affaire semblait bouclée entre responsables des Déferlantes et mairie de Perpignan. Mais, la relocalisation a fait grincer les dents de ceux qui produisent la matière première : la musique.
Le groupe Indochine, suivi du groupe Louise Attaque ont remis en cause leur participation au festival si celui-ci était maintenu à Perpignan, au vu du positionnement politique de son maire.
Un festival de musique sans musicien et une boîte de Pandore ouverte sur la responsabilité des dirigeants des Déferlantes ont sans doute précipité l’abandon de la localisation Perpignanaise.
Dans cet abandon, il y a deux bonnes nouvelles : la réaffirmation que le RN n’est pas un parti comme les autres, la remobilisation des artistes sur la question de l’antifascisme.
On ne peut pas encore dire que le fond de l’air devient rouge, mais en cette veille de bataille des retraites on le souhaite !