Les Anglais disent « la meilleure preuve du pudding, c’est quand on le mange ». En France, en ces lendemains de motion de censure, on peut rajouter « la meilleure preuve d’une crise politique, c’est quand on la vit ».

Après avoir perdu la mise en juin dernier, Macron a refusé la Première ministre présentée par le NFP au prétexte qu’elle n’offrait pas de garantie de stabilité. Passé l’été, trois mois après sa nomination, le Premier ministre désigné vient d’être débarqué.  

Depuis plusieurs années, la France connait une crise politique à rebondissements multiples. Elle commence avec les gilets jaunes, se poursuit avec le Covid, la mobilisation contre la réforme des retraites et atteint son apogée avec la mise en minorité chronique du gouvernement.

En quelques années, le macronisme a donc cumulé : une crise sociétale (Covid et banlieues), une crise sociale (mobilisations retraite et agriculteurs), une crise politique (échecs électoraux aux législatives et aux Européennes), une crise institutionnelle (inadéquation de la cinquième république), une crise économique (avec des milliers de licenciements en perspective), une crise financière (avec une méfiance des marchés). Dit en d’autres termes, tous les signaux d’alarme sont au rouge vif pour le pouvoir en place.

Face à l’ampleur de cette crise, différents gouvernements ont vainement tenté d’écoper pour maintenir à flot la galère macroniste. Rien n’y fait, ils disparaissent les uns après les autres, pour le dernier à vitesse grand V. Si demain un nouveau gouvernement est nommé, il en ira de même.

Dans ce qui commence à ressembler à un maelstrom, un vieux réflexe consiste à sauver l’existant coûte que coûte. On entend ainsi à gauche et à droite des appels à « dépasser les clivages ».

Il faudrait d’abord s’entendre sur la notion de « clivage » si c’est pour nous refaire le coup de l’union nationale avec une gauche qui fait une politique de droite, c’est non !

Si c’est pour gouverner à partir de « clivages » entre droite et gauche, c’est oui !

Dans les turbulences qui viennent et qui vont durer, la clarification politique se fera dans le respect du programme et des objectifs à atteindre.

Mobiliser à gauche se fera, comme en juin dernier avec un programme comme celui du NFP, sur un choix de société assumé et défendu par un corps social le plus large possible.

Toute tentative de raccourci dans une défense de l’existant est vouée à l’échec. Qui peut croire que l’avenir est dans un « pacte social » avec ceux qui il y a quelques jours ont organisé l’obstruction pour que la réforme des retraites ne soit pas abrogée ?

À différents degrés, les errances actuelles du PS, du PC et d’EELV non content de mettre en danger le NFP sont une impasse politique dont nous ne pouvons ressortir qu’affaiblis.

De son côté LFI garde le cap du programme, mais reste un repoussoir démocratique.

Il y a 3 grands blocs politiques en ce moment en France : gauche, centre et droite. La dynamique actuelle fait qu’il n’y en aura bientôt plus que deux et c’est entre ceux là que le pouvoir va se disputer.

Il vaudrait mieux pour le social et la planète que dans les deux blocs qui vont s’opposer la gauche soit présente.

Une gauche de combat qui assume le sempiternel affrontement entre « Socialisme et Barbarie » comme disait Castoriadis.

Si nous sommes convaincus que la bipolarisation est le stade final d’une crise politique. Son dénouement dépend de nous tous, de notre capacité à lutter et à nous rassembler.

Sinon la défaite peut être amère, qui d’entre nous a envie de subir l’extrême droite ?

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