Gilets jaunes, retraites, banlieues, agriculteurs, Kanaky. . . le pompier pyromane de l’Élysée provoque dorénavant des insurrections sur un rythme trisannuel.
Après les oubliés sociaux des banlieues, les oubliés économiques de l’agriculture c’est maintenant au tour des oubliés de la décolonisation de rappeler avec virulence qu’un président et son gouvernement ne peuvent pas faire n’importe quoi.
La situation catastrophique en Kanaky-Nouvelle-Calédonie est entièrement due à la méthode choisie par Macron pour sortir du cadre de l’accord de Nouméa ratifié en 1988.
Macron et son gouvernement ont pris fait et cause pour le camp anti-indépendantiste en nommant comme rapporteur de leur projet de loi un député issu de ce camp.
Le « Dégel du corps électoral » prôné par les anti-indépendantistes, menace de marginalisation la population Kanake qui ne représente plus que 40 % de la population insulaire.
À l’inverse, le « gel » du corps électoral prévoyait le respect du fait national Kanak et l’autodétermination effective de la population néo-calédonienne. Il permettait, soit une option « haute », l’indépendance, soit une option « basse » l’autonomie.
Il est possible que les partisans d’une indépendance unilatérale soient minoritaires en Nouvelle-Calédonie. Pour autant, rien ne justifie de changer les règles en cours de match.
Sortir pacifiquement de la colonisation suppose la reconnaissance pleine et entière du droit à la séparation.
Seul ce préalable peut permettre d’opter pour une union volontaire sur de nouvelles bases.
Vouloir maintenir la colonisation à tout prix comme souhaitent le faire Macron et son gouvernement c’est opter pour la guerre civile comme ce fut le cas en Algérie.
Nous ne pouvons pas suivre ces incendiaires quand ils disent : « L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte ».
Nous serons très vite, si Macron cherche seulement à gagner du temps en misant sur un essoufflement de l’insurrection où s’il est prêt à archiver son plan initial.
En Algérie, la guerre civile a commencé à la suite du refus du gouvernement français de négocier avec le FLN.
En Nouvelle-Calédonie, il ne peut pas y avoir de refus de négociation gouvernemental avec le FLNKS.
Sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets.