« Le maître du temps », « Le maître des horloges » . . . les adorateurs du dieu Jupiter se sont extasiés lors de la première mandature sur la capacité de Macron à contrôler le temps. Il semble bien loin aujourd’hui ce temps du contrôle.
Le pire des scénarios semble même s’écrire pour la Macronie à une vitesse supersonique en cette fin de semaine : manifestations spontanées partout en France, grèves, blocages, irruption de la jeunesse, manifestations monstres. Du côté de la Commissaire aux droits de l’homme du conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, on s’alarme d’un « usage excessif de la force » et demande à la France de respecter le droit de manifester.
Ironie du sort, la toute-puissance de Jupiter semble fonctionner à l’envers. Il est le meilleur carburant de la contestation quand il s’exprime.
Si la semaine passée les aiguilles des horloges n’ont pas tourné dans le sens de Macron, on peut supposer qu’il en sera de même cette semaine avec deux évènements à haut risque pour le pouvoir en place.
La manifestation nationale contre les mégabassines dans le Poitou va être une première échéance où l’urgence sociale va rencontrer l’urgence écologique. Cette connexion entre la fin du travail, la fin du mois et la fin du monde était une des dernières à réaliser. Ce sera peut-être chose faite pour les semaines et les mois à venir. Signe de tous les dangers pour l’Élysée
La réception du monarque anglais par le monarque républicain aurait pu être la seconde échéance. Sous la pression des mobilisations, la rencontre des deux rois vient d’être annulée. C’est un signe majeur que le rapport de forces est en notre faveur car la visite du roi Charles donnait des sueurs froides au gouvernement : où dormir ? où manger ? où circuler ? quelles mains serrer ? quelles foules rencontrer ?
Il n’y aura donc pas de repas à Versailles au moment où commencent les cérémonies du début de la commune de Paris. La commune qui gagne contre Versailles c’est plus qu’un symbole, c’est une revanche !
La deuxième échéance est la prochaine manifestation nationale de l’intersyndicale, le mardi 28 mars. Cette échéance rapprochée, programmée initialement en pleine visite royale est le signe que l’affrontement avec le pouvoir en place ne fait plus peur à l’ensemble des syndicats.
Le meilleur support à ce rapport de forces central, national, est la poursuite des manifestations spontanées, des grèves et des blocages entre deux échéances partout en France.
L’autre donnée qui caractérise la force de ce mouvement, c’est la capacité de réunir des centaines de personnes en soutien aux attaques du droit de grève à Fos, Gonfreville, Frontignan.
Si nous tenons tous ces aspects de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, nous obtiendrons par une voie ou par une autre son retrait.
Et là, en pensant à toutes les mobilisations qui ne manqueront pas dans le reste de ce quinquennat, nous pourrons chanter tous ensemble :
Et il est où, le maître du temps, et il est où le maître des horloges ?