On pourrait être en accord avec ce slogan érigé par le tout nouveau syndicat de la famille, s’il ne s’adressait pas aux personnes éveillées (les woke), mais à la congrégation de Notre-Dame de Bétharram sur laquelle l’esprit de confusion s’était abattu.
Plus de 170 faits de violences psychologiques, physiques ou sexuelles ont été signalés par des anciens élèves de l’établissement catholique. Le « syndicat » de la Famille, qui a pris la suite de la Manif pour tous, et dont Ludovine de la Rochère est présidente, s’attaque à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à l’école. Préfère-t-il, à la manière de M. de la Souche dans l’Ecole des Femmes de Molière, maintenir les enfants dans l’ignorance ? Pourquoi ne dénonce-t-il pas sur ces banderoles des crimes avérés : les attouchements et violences sexuelles subies dans le secret d’un confessionnal ou d’un internat sous couvert de la respectabilité d’une soutane ? La commission sur les abus sexuels dans l’Église de France a révélé que 330 000 personnes au moins en auraient été victimes.
Le « syndicat » de la Famille avec un grand F préfère-t-il que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à l’école ne permette pas à des enfants de prendre conscience que les violences sexuelles subles au sein de la Famille relèvent de comportements déviants, abusifs et violents. 1 enfant sur 10 a subi des violences sexuelles au sein de la Famille.
Les agressions sexuelles sur les enfants sont systémiques aux sociétés humaines. Toutes les institutions fermées, y compris la Famille, où s’exerce une autorité adultiste sans contrôle peuvent être propices à laisser se pratiquer ces violences. Comme on l’a vu dans l’affaire Le Scouarnec.

Le problème n’est donc certainement pas de maintenir les enfants dans l’ignorance de la sexualité, puisqu’ils subissent celle des adultes.
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est primordiale pour que les futurs adultes vivent une relation sexuelle épanouie consentie et consentante et prévenir les abus.
Ce sont aussi des moments où s’exerce la vigilance par rapport aux violences déjà subies par les enfants de la part des adultes. C’est un garde-fou.
Chaque institution devrait se doter d’un outil de vigilance à l’égard de ces violences systémiques. Au lieu de dénoncer des programmes éducatifs, la société toute entière devrait être engagée à favoriser les conditions d’une sexualité respectueuse et à lutter contre les violences systémiques. L’école publique a connu comme toutes les institutions des affaires de pédocriminalité, mais son mérite est de lutter institutionnellement contre ces violences.
Robert Ménard déclarait sur Rtl à propos de l’Affaire Bétharam : « A l’époque, c’était le prix à payer pour être dans de bons établissements… ». Il n’y a pas de « bons établissements » où puissent s’exercer ces violences, sans contrôle ni programme ni dispositif de prévention et de lutte contre ces violences.
Protégeons nos enfants des violences, non de la connaissance.