Un programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est en concertation dans le monde de l’éducation depuis plusieurs mois. L’enseignement catholique « partage les ambitions de la démarche notamment sur le respect du corps, de l’intimité, de l’indispensable éducation au consentement et de la promotion de l’égalité entre filles et garçons« . Mais il réclame tout de même un programme « profondément remanié« . Par contre, ce même enseignement catholique, à travers ses écoles privées sous contrat, applique sur le plan de la sexualité un tout autre programme, moins présentable, celui de la violence physique et du viol.
Par quels miracles les plus incroyables et les plus monstrueux comportements ont-ils pu se produire dans des établissements scolaires gérés par les apôtres de la morale et les chantres de la vertu. Comment ont-ils pu ignorer le sort que réservent les adultes responsables à l’égard de beaucoup trop d’élèves ? On parle évidemment d’exceptions. Non ! Depuis des années les religieux catholiques sont éclaboussés par des scandales sexuels qui devraient rendre inaudibles tous leurs discours ultra conservateurs sur les questions de genre et de sexualité. Il est vrai que l’épiscopat français a reconnu le caractère systémique des violences sexuelles dans l’Eglise catholique.
Si on parle aujourd’hui de Notre-Dame de Bétharram, de Notre-Dame de Garaison ou encore de Notre Dame du Sacré Cœur, la liste est longue des dérives sexuelles perpétrées par des prêtres ou des religieux, dans des établissements scolaires ou bien ailleurs.
En octobre 2021, une « estimation minimale » de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, donne 2,5 % à 2,8 % de prêtres et religieux ayant commis des agressions sexuelles ou des viols sur environ 216 000 victimes, majeures et vivantes. En incluant les agresseurs laïcs, le nombre de victimes est évalué à plus de 330 000. Le rapport évalue « entre 2 900 et 3 200 » le nombre de pédo-criminels au sein de l’Église catholique en France depuis 1950.
Certes, François Bayrou semble éclaboussé par cette dernière révélation. En tant que Maire de Pau, président du Conseil Départemental de l’époque et Ministre de l’Education Nationale, il ne pouvait pas ne pas être au courant d’autant plus que sa propre épouse était professeur de « catéchisme » (payée par l’État ?). Mais comme les 3 singes de la sagesse, notre illuminé du Béarn n’a rien entendu, rien vu, donc n’a rien à dire !

Le vrai problème, c’est ce catholicisme rétrograde et son dogme immuable et pervers, qui se protège, enfermé dans sa bulle de survie défendant l’indéfendable. Comment et dans quels sens souhaitent-ils voir le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle « profondément remanié » ? On s’inquiète !
Le retour au religieux partout dans le monde devrait nous inquiéter. Les libertés individuelles, le respect des personnes et leur émancipation n’a jamais figuré au programme de ces manipulateurs professionnels, apologistes de la soumission et de ces exploiteurs du mal-être dans un monde qui interroge, inquiète et effraie.
C’est au nom de quel Dieu déjà ?