5 millions d’euros en moins aux artistes et aux lieux de diffusion, soit quasiment la moitié du budget alloué à la culture. Une économie très lourde de conséquences. Ce projet de réduction des subventions intervient après la suppression du prêt gratuit de son service Hérault matériel scénique (HMS) qui était utile à des centaines d’associations.
La pénurie financière n’est peut-être pas la seule clef pour comprendre ce qui se passe.
On se souvient des menaces de Ménard, maire de Béziers et des candidats d’extrême droite dès 2015, lors des élections départementales, pour tuer sortieOuest et réduire le budget de la culture du Département : « Cela ne me dérangerait pas que ce site ferme. On dépense trop pour la culture… » dixit Henri Bec, FN.
Ce à quoi répondait Jean Vareladirecteur de sortieOuest : « ce sont les valeurs véhiculées par la scène contemporaine qui indisposent l’extrêmedroite. On nous attaque pour ce que nous sommes : un lieu de programmation exigeante, où la parole circule librement ».
L’actuel président socialiste du Conseil départemental, candidat à l’époque, était monté au créneau pour défendre le lieu. Un an après son élection, il annonçait son démantèlement. Et ce, avec les mêmes arguments que le FN, Ménard ou l’auteur biterrois, Jean-Pierre Pelaez, parlant d’une programmation « à caractère militant et élitiste » .
L’équipe était virée, le théâtre de toile et de bois démonté, la structure associative qui gérait sortieOuest transformée en un Épic… puis vînt le goudron, le béton, les constructions monumentales pour en faire un Domaine d’O bis.
Tout cela pour rappeler d’où vient la décision actuelle de Kléber Mesquida de réduire de 48% le budget de la culture.
Sa culture c’est celle de l’Équipement, où il a longtemps travaillé ; construire ne suffit pas si c’est pour faire des coquilles vides, dénuées de sens et sans projet programmatique pertinent.
Il est, comme beaucoup d’autres conseillers, inculte, ignorant - ou ne voulant l’admettre - que la culture est un des investissements les plus précieux à faire et à développer. Se cultiver n’est pas un luxe ! Fréquenter des théâtres, des festivals nous rend plus sensibles, ouverts aux autres, donc humainement plus intelligents. La culture c’est par ailleursdes milliers d’emplois et des retombées économiques non négligeables.
Une des tristes conséquences de ces coupes budgétaires, c’est qu’un intermittent sur 3 sera touché etque beaucoup viendront pointer au RSA… géré par le Département !
Le monde de la culturequi n’a pas même pas été consulté par le Départementse mobilise.
Un communiqué signé par 10 grands syndicats du spectacle vivantannonce la couleur : «Le budget du Conseil départemental sera voté définitivement entre le 24 et le 26 mars 2025. Nous sommes déterminé·e·s et resterons mobilisé·e·s jusqu’à ces dates pour qu’une telle proposition ne soit pas votée par les élu·e·sdépartementales·aux».
Avec la montée des populismes, Mesquida pensait peut-être que cela passerait. De quoi nous faire regretter les anciens présidents André Vézinhet et Gérard Saumade qui croyaient plus que lui en la culture.
PS : comble de la perversion, le président Mesquida vient de lancer une pétition demandant aux associations de le soutenir face aux coupes budgétaires de l’État ! et alors ? celles qui ne signeront pas seront punies ?