Au-delà du voyage en Chine du président de la République et des déclarations de la Première ministre, il ne peut y avoir que des « Chinoiseries » ou des « Clash » au gouvernement.
C’est un bon signe : il commence à y avoir de la friture sur les canaux de communication externe de la macronie.
Quand Borne accorde une interview au journal Le Monde ou elle appelle à « ne pas brusquer les choses », elle expose une ligne interne à la macronie qui vise à calmer les tensions avec les syndicats pour espérer mener à bien la poursuite des réformes.
Quand Macron la recadre depuis la Chine et invalide cette perspective, il annonce la couleur : pas de pauses, pas de « période de convalescence ».
Le problème pour la macronie c’est que la Première ministre n’est plus positionnée pour conduire la feuille de route de la présidence.
Borne à l’origine est une négociatrice, elle a bâti sa réputation en embrouillant les syndicats dans des négociations où il y avait « du grain à moudre ».
Utiliser une négociatrice pour un projet de réforme sans négociations était un des premiers paradoxes de la macronie. Une sorte de faute initiale qui sera suivie de bien d’autres.
Macron fait avec sa Première ministre ce qu’il fait avec tous ses ministres et ses députés. Il leur demande bêtement d’ânonner des éléments de langage rédigés par le secrétariat de l’Élysée. Cette fracture interne n’est pas apparue tant que les vents étaient favorables. Aujourd’hui que les vents sont contraires, la fracture apparaît.
Certes elle n’est pas béante, mais elle peut le devenir, car l’équation posée ne peut pas être résolue.
Demander à Borne de faire un passage en force c’est comme demander à Darmanin de passer sans la force.
Le problème de ce gouvernement c’est que Borne n’est plus à même de conduire une feuille de route pour laquelle elle n’est plus programmée.
Dès lors la question qui se pose c’est : qui d’autre ?
Qui peut lever le doigt pour une mission impossible ? Des arrivistes comme Larcher ou Darmanin ? Des ravis de la crèche sur le mode Castex ?
La mobilisation contre le projet de réforme des retraites aura eu cet effet majeur : celui de casser la courroie de transmission entre L’Élysée et Matignon.
Il faudra autant de temps pour réparer cette panne que pour réparer celle d’avec les syndicats.
Réparer ou casser le moteur, c’est dans cet impasse que la macronie est arrêtée.
Drôle de perspective pour un mouvement qui se disait « En marche » !