7 millions de personnes qui dépendent de la nappe phréatique rhénane sont menacées.
Au moment où l’accès à l’eau devient un enjeu majeur de notre siècle, l’État français autorise depuis 1977 le stockage de plus de 42 000 tonnes de déchets toxiques dans une ancienne mine de potasse en Alsace.
Cette ancienne mine, baptisée Stocamine est gérée à Wittelsheim par la société des Mines de Potasse D’Alsace (MPDA), les 42 000 tonnes de déchets sont composées d’arsenic, d’amiante, de cyanure, de produits phytosanitaires.
Ces déchets stockés en souterrain et en profondeur ne peuvent qu’à terme polluer de façon inéluctable la nappe phréatique rhénane qui alimente en eau potable 7 millions d’Européens.
La dernière consultation citoyenne menée du 4 avril au 10 mai 2023 indique que 98% des personnes sollicitées expriment un avis défavorable à l’enfouissement de ces déchets.
En 2018, le ministre de la Transition écologique et solidaire a demandé au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) de mener une étude sur la faisabilité d’un déstockage des déchets de Stocamine.
Le BRGM a indiqué une date butoir (le milieu des années 2020) pour réaliser cette opération qui au-delà est jugée trop risquée.
Au lieu d’activer le plus rapidement possible :
- Un déstockage intégral de Stocamine.
- Le retour en surface des déchets pour qu’ils soient contrôlés et éliminés,
le ministre de la Transition écologique et solidaire et ses services viennent de se prononcer le 4 juillet 2023 pour continuer le stockage massif souterrain.
Les travaux de bétonnage des puits miniers pour le stockage définitif des déchets toxiques pourraient débuter courant septembre 2023, dès que l’arrêté préfectoral sera pris.
Dans cette course de vitesse qui s’engage la mobilisation citoyenne locale est enclenchée avec une cagnotte en ligne, une réunion publique le 21 septembre 2023, un banquet paysan festif le 23 septembre 2023, la mobilisation de plus de 30 associations, partis et syndicats.
Au vu de la gravité des enjeux environnementaux, au vu de l’irresponsabilité gouvernementale, une question est posée aux associations locales faut-il étendre le mouvement à l’échelon national et international ?
Cette catastrophe, si elle arrive, sera internationale. Comme pour le nuage radioactif de Tchernobyl la pollution de la nappe phréatique rhénane ne connaît pas les frontières.
Cette catastrophe si elle arrive sera nationale. Comme lors de la lutte des paysans du Larzac, pourquoi ne pas solliciter la création de Comités Stocamine partout en France pour nationaliser le combat ?
La question de l’eau est globale, les bassines dans le Poitou, la sécheresse dans l’Hérault, le stockage des déchets en Alsace . . . sont un seul et même problème. Celui de l’accès à l’eau et sa préservation.