Une autre histoire – 24 juillet 1802, naissance d’Alexandre Dumas

par | 23 juillet 2022 | Culture

Le 24 juillet 1802, voilà 220 ans,  naît à Villers-Cotterêts, au nord-est de Paris, un gros garçon aux cheveux frisés. Sa mère est la fille de l’aubergiste local, son père est un valeureux général de la Révolution, en semi-retraite du fait de sa mésentente avec Napoléon Bonaparte.

Plus ancien général dans son grade, Alexandre Dumas meurt sans le sou le 26 février 1806 à Villers-Cotterêts, à 44 ans, quatre ans après la naissance de son fils et homonyme…le père des Trois Mousquetaires.

Le deuxième Alexandre Dumas, celui qui nous intéresse,  acquiert dès son enfance, à l’auberge familiale et dans les forêts de Villers-Cotterêts, la passion de la chasse et celle des fourneaux.  Ces passions ne le quitteront jamais. Grand chasseur, épicurien, amateur de bonne chère et fin cuisinier, il tirera fierté à la fin de sa vie, en 1869, d’un dictionnaire de recettes de cuisine à son image, fantasques et savoureuses.

Malgré une éducation négligée, le garçon se passionne très tôt pour l’écriture. Après des débuts modestes comme troisième clerc de notaire, il monte à Paris et, rêvant d’écrire pour le théâtre, va solliciter un ami de son père, le général Foy. Celui-ci, sans grande illusion, lui demande de lui laisser ses coordonnées. Il jette un œil sur le papier et s’exclame : «Nous sommes sauvés ! Vous avez une belle écriture».

Voilà le jeune homme embauché au secrétariat du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe 1er. Il a désormais assez de loisirs pour écrire et monte une première pièce, Christine, à la Comédie française. Il devient définitivement célèbre à 27 ans avec la deuxième pièce, un drame romantique, Henri III et sa cour, qui est très chaleureusement applaudie à sa sortie, le 10 février 1829.

L’écrivain travaille avec une facilité déconcertante, en cultivant l’art de tenir le lecteur en haleine. «Amuser, intéresser, voilà mes seules règles», dit-il.

Devenu rapidement très riche, l’écrivain s’installe en 1844 à Saint-Germain-en-Laye, , pour écrire au calme.

Sa réputation grandit avec ses romans de cape et d’épée qui paraissent d’abord sous forme de feuilletons dans les quotidiens populaires : Les Trois Mousquetaires en 1844, Le Comte de Monte-Cristo en 1845, Le Collier de la Reine en 1850… À quelqu’un qui s’indigne de ses libertés avec la vérité historique : «Monsieur, vous violez l’Histoire !», il rétorque avec esprit : «Certes, mais je lui fais de beaux enfants».

Un jour, son fils le trouve en larmes : «Porthos est mort, j’ai été obligé de le sacrifier», dit-il en étouffant ses sanglots. Auteur le plus prolifique du XIXe siècle avec un total d’environ 300 œuvres, il lui arrive d’écrire une pièce ou une nouvelle en un après-midi.

Mais son imagination court encore plus vite que sa plume. C’est pourquoi il fait appel à des collaborateurs grassement payés, on lui en connaît environ 90, qui forment ce qui pourrait ressembler à un atelier d’écriture.

Lors de ses promenades dans la campagne, il est séduit par un site bucolique, au-dessus de la vallée de la Seine, à Port-Marly. Sans regarder à la dépense, comme à son habitude, il fait édifier au flanc du coteau une demeure fantasque de style vaguement renaissant. Au premier étage, deux artisans que Dumas a ramené de son voyage à Tunis réalisent un pittoresque salon mauresque. Le château est très vite baptisé Monte-Cristo (du nom de l’un de ses héros). Dumas inscrit à son fronton : «J’aime qui m’aime».

Fidèle à cette devise, il tient table ouverte tous les soirs sans trop savoir qui il reçoit. Au-dessus de la demeure principale, dans le parc anglais, un pavillon néo-gothique sert de cabinet de travail à l’écrivain.

Dès 1855, celui-ci doit se séparer de l’ensemble pour des raisons financières. Il séjourne dès lors à Paris, dans des hôtels autrement plus banals.

Le château de Monte-Cristo, aujourd’hui ouvert au public, offre un agréable voyage dans l’univers romanesque de Dumas.

Passionné par les femmes, la chasse et la bonne chère, Alexandre Dumas mène grande vie et se ruine encore plus vite qu’il ne s’enrichit. Dès ses débuts à Paris, il fréquente le milieu du théâtre et multiplie les conquêtes féminines parmi les comédiennes. On lui connaît quatre enfants naturels dont l’un qui porte son nom. Il tente une fois l’expérience du  mariage mais celui-ci se conclut par un divorce rapide et aucun enfant…

En 1846,  de son plein gré,  l’écrivain se lance dans un grand voyage qui le mène à travers l’Espagne jusqu’en Tunisie. En 1851, tandis que Louis-Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et restaure l’empire, il s’exile à Bruxelles, non pour des raisons politiques comme son ami Victor Hugo … mais pour échapper à une meute de 150 créanciers.

En mal d’aventures, il s’engage également dans l’équipée italienne de Garibaldi et le rejoint à Naples en 1860. Le romancier épaule le révolutionnaire dans l’administration du petit royaume. Il prend en charge en particulier la politique culturelle et dirige pendant quelques mois les fouilles de Pompéi.

De retour en France l’année suivante, il publie un roman «à la gloire du patriotisme napolitain»La San-Felice. C’est l’histoire d’une jeune aristocrate qui, en 1798, a pris le parti des révolutionnaires français et, bien qu’enceinte, a été exécutée sur ordre du roi Ferdinand VII.

Dumas poursuit son métier d’écrivain jusqu’à sa mort, le 5 décembre 1870, dans la maison de son fils, près de Dieppe.

La saga des Alexandre Dumas se clôt avec le fils naturel de l’écrivain, dit Dumas fils. Né d’une comédienne le 27 juillet 1824, il accède à la célébrité avec un roman plein d’émotion écrit en 1847 et plus tard adapté au théâtre avec un immense succès : La Dame aux camélias. C’est une histoire d’amour impossible entre une prostituée et un jeune homme au cœur pur.

mais c’est une autre histoire !

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