Robert Ménard supprime les bancs publics de la ville.
Or, ces bancs publics sont un lieu de réflexion, d'observation des immeubles, de la rue, des passantes et des passants, un creuset pour les échanges entre personnes qui ne se connaissent souvent pas.
Le banc public est le symbole de la vie et de l'hospitalité : c'est de cela que Ménard entend priver les Biterrois.
Mon premier banc
Mon premier banc était "semi-public" : il était posé devant la façade de la petite maison dans laquelle habitaient mes grands-parents, dans un tout petit village où je me trouvais pendant une partie de mes vacances scolaires.
Mon grand-père et moi y passions de longs moments au cours desquels nous échangions librement sur divers sujets. Puis, souvent, en fin d'après-midi, des voisins nous y rejoignaient pour parler des choses de la journée et des projets pour le lendemain, conférant à ce banc un caractère quasi-public.
Le banc public, outil de socialisation
Le banc public a une fonction éminemment sociale : s'y retrouvent des personnes qui, souvent, se rencontrent pour la première fois : l'occasion de présentations, de paroles banales partagées avec l'envie, peut-être, de se retrouver les jours suivants sur ce même banc.
S'y retrouvent aussi les amoureux qui se sont donnés rendez-vous pour échanger mots d'amour et promesses de bonheur.
Le banc public met fin à l'isolement dit Maupassant :
"Ces amoureux des bancs en plein air, cherchent, comme nous, comme toutes les créatures, à faire cesser leur isolement, rien que pendant une minute au moins…" (Maupassant, Monsieur Parent)
Le banc public et la culture
Ce ne sont pas toujours que des banalités qui sont échangées entre personnes assises sur les bancs publics.
Il y est aussi question de politique, de social, d'économie et…de culture.
L'un (ou l'une…) a vu un film intéressant à la télé, l'autre lit un ouvrage avec un intérêt qu'il aimerait faire partager, un troisième se rappelle un concert auquel il a assisté il y a une dizaine d'années sur les Allées, un dernier philosophe, avec modestie, sur le sens de la vie.
Enfin, seul sur un banc public, à l'ombre des platanes, on peut lire toutes sortes d'ouvrages, populaires ou érudits, ou, simplement, méditer sur le triste sort que nous réserve la politique d'extrême-droite conduite par Robert Ménard.
Alors, je le dis calmement, posément, de manière réfléchie, sans animosité, sans volonté provocatrice, sans agressivité aucune, sans esprit querelleur ni polémique…mais avec une certaine fermeté : monsieur le maire, monsieur Robert Ménard, rendez-nous nos bancs !