Michel Gayraud, un cinéaste s’en est allé

Cinéaste engagé, cinéaste atypique, toujours à la recherche de l’adéquation parfaite de la forme et du fond, Michel Gayraud a produit une œuvre impressionnante faite de documentaires « militants » comme lors de conflits célèbres, ceux des mineurs de Ladrecht ou des ouvrières de Furnon, de portraits de poètes occitans avec Max Rouquette, Félix Castan ou Yves Rouquette, de fictions comme Avant la nuit, moyen métrage sélectionné à Perspectives à Cannes qui faisait dire à René Allio : « C’est un cinéaste très doué, personnel, avec un sens de la réalisation affirmé. Son film est chargé d’une grande intériorité… »

Grand amateur de poésie, il l’a mise en image adaptant par exemple le roman de troubadour, Flamenca, dans une esthétique épurée propre à révéler le magnifique texte d’amour courtois, mais aussi évoquant les vies et chansons de 7 des plus grands troubadours dans un moyen métrage destiné à la télévision.

Sa dernière œuvre, In extremis, très personnelle – filmée à Béziers, ville de son enfance – évoque une société proche du basculement dans laquelle une série de personnages très attachants cherchent à trouver du sens à leur vie.

Si parmi ses sources d’inspiration figurent des réalisateurs comme Hitchcock ou Godard, on trouve aussi le très grand documentariste américain Wiseman auquel il a consacré un 52 minutes.

Avec près de 50 films, documentaires ou fictions, Michel Gayraud a su, avec une économie de moyens remarquable, tracer une route toute singulière, empreinte de poésie, de sensibilité et d’exigence.

Filmographie complète sur http://michelgayraud.com/