Claude Abad est un artiste-peintre biterrois qui a une cinquantaine d’années de carrière et de nombreuses expositions à son actif en Occitanie, particulièrement à Montpellier, Béziers, Bédarieux, Pézenas, Lodève, Sète, Sérignan, Clermont l’Hérault… dans l’Aude, le Gard, les Pyrénées orientales… mais aussi à Paris dans différentes galeries, à Annecy, Vichy, en Allemagne et au Japon (Kobe) en 2001. Un film d’une heure titré : "Je ne suis pas un conceptuel " a été réalisé par Alexandre Velasco sur les différentes étapes de sa peinture, du MAP (mouvement d’Art populaire biterrois), début des années 70 à nos jours.
Une projection a eu lieu le vendredi 21 octobre à 17 heures dans l’amphithéâtre de l’IUT de Béziers. 80 personnes qui ont suivi le travail de l’artiste et acheté des œuvres s’y sont retrouvées. La mairie de Bédarieux s’est immédiatement manifestée pour solliciter une projection prochainement dans sa ville. Les entretiens qui ont lieu dans l’atelier de Claude ont été assurés par plusieurs de ses amis peintres avec lesquels il a travaillé et exposé durant toutes ces années. En particulier Bernard Davit et Anbart. Au cours des années 80, Claude a été très actif au sein d’un collectif de plasticiens nommé « Art Cube ». Plusieurs écrivains et poètes ont réalisé des livres avec lui. Le travail de récupération et de sélection de ses œuvres a été mené à bien grâce à sa compagne, Yvette, qui a filmé de nombreuses installations et performances avec des musiciens de jazz. (Ses premières performances en public ont été réalisées au Japon, à Kobe, où ils ont été invités avec un collectif de musiciens.)
Trois années de travail ont été nécessaires pour collationner, trier, organiser les entretiens, tourner, monter, financer aussi, car cela s’est fait sans subvention. Au cours de ces neuf dernières années on n’a malheureusement peu vu d’exposition de Claude Abad à Béziers, car l’artiste a préféré s’abstenir de répondre aux sollicitations du maire élu en 2014, dont il ne partage ni les idées, ni les propos. Il a cependant été présent à différentes reprises à la galerie privée de Sophie Julien, rue Flourens, qui a fermé en 2020, impactée par le Covid.
Extrait : « Ma démarche de création consiste dans un premier temps à produire un foisonnement dense de peinture projetée à plat sur la toile posée au sol, technique proche de “l’action painting” (Pollock) où je laisse s’exprimer le plus possible toutes les pulsions premières réveillées par la musique de jazz (musique improvisée, rythmes, free-jazz). J’arrête quand la toile est saturée de couleurs, de graphismes, de matières, et que j’ai obtenu un fond gestuel riche de départs possibles, de supports à l’imaginaire. Deuxième temps : la toile, une fois tendue sur châssis est posée verticalement et commence un lent travail d’élaboration beaucoup plus calme. Petit à petit, je tire de ce chaos de couleurs, graphismes, matières, un fil… il s’agit d’arriver à créer un monde étrange et mystérieux, contemplatif, où tout est suggéré, ressenti, évoqué avec le moins de choses possible… Je mets des titres pour mémoire pour garder trace de ce qui a été le départ du tableau, l’idée première, pour rattacher l’œuvre à un fait matériel, réel. » Claude Abad.