La scène hallucinante servie en direct par Trump à des millions de téléspectateurs n’a rien d’un dérapage. C’est l’exécution publique d’une forme de démocratie que l’extrême droite exècre.
Le vice-président américain avait prévenu il y a quelques jours à Munich (le symbole était déjà fort) il ne reconnait pas la forme que prend la démocratie bourgeoise en Europe.
Sans être des partisans de ladite démocratie bourgeoise, nous avons tous une idée précise du modèle proposé pour la remplacer. Ce modèle, c’est celui d’une nouvelle forme de fascisme.
Un fascisme télévisuel où toutes les actions et tous les décrets sont repris en boucle pour créer un effet de sidération.
L’exécution publique du Président ukrainien n’a pas dérogé à la nouvelle règle instaurée par Trump et Musk.
Zelensky a gouté du même bâton que les millions de fonctionnaires américains qui sont en cours de licenciement, que les milliers d’ONG qui n’ont plus les moyens de fonctionner. Des centaines de pays craignent pour leur souveraineté et risquent d’être vassalisés.
Dans ce qui restera dans l’histoire comme un traquenard, Trump a fait exploser les codes diplomatiques.
Il les a fait exploser en filmant en direct ce qui d’habitude relève de la discrétion et de la concertation. Il les a fait exploser en humiliant son interlocuteur.
L’humiliation a commencé très tôt, par une remarque acerbe sur la tenue vestimentaire de Zelensky, elle s’est poursuivie par une demande d’excuses publiques et s’est terminée par l’expulsion de la Maison-Blanche.
Au cas où certains n’auraient pas compris ce qui se jouait, Trump a rajouté : « C’était de la bonne télévision ».
Vu de l’extérieur, on peut rajouter c’est de la vraie télévision fasciste.
Une télévision où la violence est mise en scène à destination de tous les spectateurs.
La violence est une des armes de base de l’arsenal fasciste. Les fascistes ont toujours utilisé la violence pour construire leur ordre totalitaire.
Le champ diplomatique n’avait pas été jusque-là dynamité. En filmant en direct l’exécution publique de Zelensky, Trump envoie un message au monde entier : c’est lui qui fixe dorénavant les règles et les normes.
Toutes les règles et toutes les normes.
La montée en puissance mondiale du fascisme américain est enclenchée. Elle va avoir pour effet de diviser le monde en deux camps, ceux qui la soutiennent et ceux qui la refusent.
À l’intérieur du camp de ceux qui la refusent il va falloir organiser ceux qui veulent la combattre.
C’est le travail de l’antifascisme. C’est un travail qui va devenir urgent.