Mi-avril, les associations environnementales héraultaises et tarnaises, qui œuvrent sur le territoire du Parc, se sont réunies pour faire le point à mi-parcours de l’écriture de la nouvelle Charte 2028/2043. À la lecture des propositions du comité syndical, elles ont décidé de ne pas rester muettes devant tant d’aberrations.
Synthèsedes propositions du PNR Haut Languedoc
Dans sa fiche consacrée au « développement encadré des énergies renouvelables » le PNR se félicite d’être devenu en 13 ans un territoire à énergie positive en ayant augmenté sa production d’énergie de 40 %. Il souhaite poursuivre mais avec je cite « une vigilance particulière en faveur de la préservation des paysages et de la biodiversité » et la nécessité de faire attention aux retombées économiques et au processus d’acceptabilité par les populations.
La première question qui vient à l’esprit c’est : pourquoi ils ne l’ont pas fait plus tôt et pourquoi depuis que le Parc existe à part nous faire des bilans de production d’électricité nous n’avons aucune étude d’impact ?
Comment peut-on proclamer une vigilance particulière en faveur de la préservation des paysages quand on voit le massacre qui a été accompli par exemple sur le triangle Murat/Vèbre (81), Cambon et Salvergues et Castanet le Haut (34). Massacre qui va être amplifié avec le remplacement des plus vieilles éoliennes (repowering) parde plus puissantes et beaucoup plus hautes.
Alors que les suivis de mortalité sont obligatoires pour les éoliennes depuis 2011, le PNR ne s’est préoccupé de leur analyse qu’en 2022 et a confié cette mission – non pas à un service dédié – mais à une stagiaire. Celle-ci a découvert que le Parc ne disposait que de 18 suivis. Son rapport plutôt bien fait n’a, semble-t-il, donné suite à aucune mesure pour exiger au moins des promoteurs qu’ils se conforment à la loi.
Pour ce qui est des retombées économiques, là non plus le PNR ne fournit aucune donnée.
On va donc écrire une nouvelle Charte sans avoir fait le bilan des décisions prises au cours de la précédente mais avec toujours le même objectif produire toujours plus d’énergie.Et dans ce domaine, il semble que tout soit permis.
Le Parc ne refuse que ce qui – de toute façon – n’a aucune chance de s’implanter chez lui comme par exemple une centrale nucléaire !! On croit à une plaisanterie mais non c’est écrit.
Pour le reste open bar :
Centrales solaires flottantes sur plan d’eau : possible
Photovoltaïque industriel au sol : en cours d’arbitrage (qui arbitre ? mystère)
Serres photovoltaïque : à condition d’avoir un projet agricole cohérent
Agrivoltaïque : en cours d’arbitrage
Bois énergie : de taille en adéquation avec la ressource locale en bois
Méthaniseurs industriels : Possible. Matières alimentant le méthaniseur et les épandages dans un rayon de 20 km à vol d’oiseau.
Pour comprendre : si par exemple le méthaniseur est à Lacaune les camions se baladent du Parc des Grands Causses jusqu’à Le Soulié, au Bez ou à la Croix de Mounis pour alimenter la machine et étendre les digestats. Dans le cadre de la « préservation du cadre de vie », le PNR se propose de limiter les nuisances olfactives et de gérer le trafic des camions. Comment ? Mystère ?
Éoliens : plafond des 300 mats a priori maintenu (avec quand même la pression de l’État pour le faire exploser !) mais passage d’éoliennes en moyenne de 90 mètres à 150 mètres (soit plus 70 %) et ce malgré la résolution votée par les élus du Parc le 11 février, souhaitant rester sous la barre des 125 mètres et du plafond des 300 mats.
Bien sûr les promoteurs devront respecter les protocoles de suivi de mortalité « pour les nouveaux projets ». Pour les près de 300 éoliennes déjà installées on s’en passe.
Et, cerise sur le gâteau, le promoteur devra créer un comité de suivi se réunira tous les 3 ans.
On se pince pour ne pas rire de la plaisanterie.
Or, non seulement l’avis des habitant.es a été ignoré au profit des exigences des industriels et des objectifs quantitatifs de l’État mais,dans une lettre ahurissante, les préfets du Tarn et de l’Hérault enjoignent les instances du Parc de ne pas tenir compte des souhaits de leurs élu.es !
Dans ce contexte, et en guise de première action, les associations ont décidé de lancer une pétition pour alerter la population, les résidents secondaires, les visiteurs amoureux de la natureafin que les missions fondamentales d’un Parc Naturelsoient préservées.
Alors, n’hésitez pas à signer en cliquant ICI et à faire suivre ce message à vos amis
Merci pour la flore, la faune, les forêts, les vignes, la garrigue, les habitants et la beauté des paysages !