Les préfets du Tarn et de l’Hérault viennent d’écrire au président du Parc naturel régional du Haut Languedoc pour lui dire qu’il pouvait jeter à la poubelle le résultat du vote de ses élus qui avaient la prétention d’établir des critères pour accepter ou pas des installations industrielles de production d’énergie.
Pour les préfets, par exemple, il n’est pas admissible de limiter les éoliennes à 125 mètres de hauteur. Les Parcs naturels sont là, simplement, je cite : « pour veiller à la qualité environnementale des projets et formuler des recommandations ».
On imagine que les recommandations finiront au même endroit que le vote des élus.
Cette injonction s’appuie sur un argument étrange : « il ne faudrait pas qu’il s’établisse une réglementation spécifique pour une portion du territoire national ».
Bêtement on pensait que justement les Parcs naturels régionaux ou nationaux, les zones Natura 2000, les réserves naturelles existaient pour préserver des territoires remarquables pour leur biodiversité ou leur paysage en y établissant des règles particulières et protectrices.
Ce mépris de la démocratie locale et de la parole des habitants, mais aussi de l’esprit de la loi combinée avec la transformation des préfets en une espèce de proconsuls – qui dictent avec arrogance ce qui doit être fait au nom « d’objectifs ambitieux pour le développement des énergies renouvelables», objectifs qui ne sont débattus nulle part, fait de plus en plus ressembler notre pays à une démocratie illibérale.
*Personne qui, au nom du pouvoir central, exerce un pouvoir arbitraire ou sans contrôle, surtout dans une province ou dans une colonie